Histoires n Khadidja, qui était bergère, pouvait se transformer en chacal pour surveiller son troupeau lorsqu'elle se trouvait dans les pâturages. La légende de Lalla Khadidja puise son origine du prénom d'une jeune fille dotée de pouvoirs magiques, issue du village Ibelbaren dans l'actuelle commune de Saharidj, situé à 60 kilomètres à l'est du chef-lieu de wilaya. D'après une légende qui se transmet de génération en génération et qui remonte à un passé très lointain, Khadidja était dotée de pouvoirs surnaturels. Elle pouvait par exemple déplacer les objets, tisser la laine, préparer le repas, moudre le blé et réaliser d'autres taches ménagères rien qu'en fermant les yeux et en pensant très fort à ce qu'elle voulait accomplir, le tout sans exécuter aucun geste. Ces faits lui ont valu une notoriété locale très importante. Les gens de son village racontent qu'à cette époque Khadidja, qui était bergère, pouvait se transformer en chacal pour surveiller son troupeau lorsqu'elle se trouvait dans les pâturages. Un jour de marché hebdomadaire, et alors que les chefs de famille du village partaient faire leurs commissions, un villageois curieux suivra discrètement la jeune bergère dans les champs. Tout en gardant respectueusement ses distances de la jeune fille, le curieux aperçu un spectacle inimaginable. C'était l'heure de la prière du Dhor, lorsque Khadidja s'est littéralement envolée vers le sommet de Tamgout (2308 mètres) alors qu'elle avait au préalable confié son troupeau à un chacal. Le soir de retour au village, le curieux se dirigea directement vers Tajmaât où il raconta dans les détails ce qu'il avait vu dans la journée. Le lendemain, une poignée de villageois voulant vérifier la véracité des propos tenus par le curieux décide de suivre la jeune bergère. Ils eurent à constater les mêmes faits. Suite à cela, le sommet de cette montagne fut rebaptisée au nom de la bergère et devint de fait un lieu de culte et un lieu de pèlerinage après la mort de Khadidja. Un mausolée a donc été édifié sur le lieu même de son domicile, dans son village. Depuis cette époque, le sommet de Tamgout est visité sept mercredis de suite chaque année durant les mois de juillet et d'août. Une autre légende raconte qu'une famille nombreuse portant le nom d'Ath Lahcène ne laissait guère Khadidja tranquille. Des membres de cette famille étaient très indisciplinés et faisaient preuve de mesquinerie envers la bergère en lui volant les fruits de son jardin, en salissant les vêtements qu'elle laissait sécher au soleil, etc. Pour mettre un terme à ces exactions interminables et répétitives, Khadidja pria Dieu pour que cette famille quitte les lieux. Un jour, un brouillard épais et dense vient recouvrir le village en le plongeant dans une obscurité complète, à tel point qu'on ne voyait absolument rien. Devant ce phénomène inexpliqué, la turbulente famille quitta les lieux pour s'exiler de l'autre côté du versant du Djurdjura, du côté de Beni Yenni, où l'on retrouve effectivement un village qui porte le nom des Ath Lahcène.