Résumé de la 10e partie n Assia fait croire à sa mère que le docteur Mourad s'intéresse à elle, pour qu'elle ne la pousse pas à épouser le neveu de Fatiha, le maçon Bouzid. Elle se lève de bonne heure, avec l'intention de se rendre au dispensaire. Le prétexte, c'est d'aller chercher ses analyses, la vraie raison, c'est revoir Mourad. — Où vas-tu ? lui demande sa mère. Il est encore tôt pour sortir ! — Je dois récupérer mes analyses. Si je ne m'y rends pas tôt, je trouverai du monde à la consultation ! Zohra la regarde avec un petit sourire en coin. — Ce n'est pas un rendez-vous que tu as avec ce médecin ? — Oh, non, soupire Assia, ce serait trop beau ! — En tout cas, l'avertit sa mère, n'en fais pas trop... qu'on ne vienne pas raconter à ton père ou à tes frères qu'on t'a vue avec lui ! S'il te veut, qu'il vienne demander ta main ! Assia préfère ne pas répondre. Elle sait, la pauvre, qu'elle est loin d'intéresser le médecin. Alors sortir avec lui... Dehors, elle presse le pas pour ne pas rater le premier fourgon qui conduit au dispensaire. Elle marche sur la chaussée et elle ne s'en rend compte que lorsque qu'une voiture klaxonne derrière elle. Elle se retourne. — ça va, ça va, je monte sur le trottoir ! C'est alors qu'elle reconnaît le conducteur : c'est Mourad. — Alors, mademoiselle, vous voulez vous faire écraser ? — Excusez-moi, balbutie-t-elle. Elle pense aussitôt qu'il se rend au dispensaire. Elle a une folle idée. — Vous allez au dispensaire ? — Oui, dit-il. — Je m'y rends aussi, pour mes analyses ! — Alors, montez ! Elle manque défaillir quand il lui ouvre la portière avant. Elle s'assoit à côté de lui. Il roule un instant sans rien dire, tandis qu'elle, sans voix, tremble d'émotion. — Alors, rompit-il le silence, ça va mieux depuis la dernière fois ? — Oui, balbutie-t-elle. — Plus de fatigue. — Un peu... — Je m'excuse de ne pas vous avoir accordé de l'intérêt la dernière fois, dit-il. Elle se rappelle le docteur Nadia et la haine lui redonne de la vigueur. — Il y avait cette femme avec vous ! — Le docteur Nadia ? C'est une fille formidable ! Assia fait la grimace. — Vous trouvez ? — Oui, je m'entends très bien avec elle... Je crois que nous sommes faits l'un pour l'autre ! Assia ferme les yeux. Elle a envie d'ouvrir la portière de la voiture et de s'éjecter. (à suivre...)