Nouveauté n Un avant-projet de loi pour la protection des personnes âgées est entre les mains du gouvernement. Des changements sont prévus pour 2008. Abdellah Bouchenak Khelladi, secrétaire général au ministère de la Solidarité, intervenant, ce matin sur les ondes de la Chaîne III, a plaidé la cause des personnes âgées, abandonnées, maltraitées et qui «coûtent 18 000 DA par mois et par personne à l'Etat». Il est prévu surtout, prévient-il, «des sanctions à l'égard des enfants qui maltraitent ou abandonnent leurs parents». L'intervenant réfute l'idée selon laquelle l'Etat, en offrant des aides pécuniaires aux familles, va abandonner graduellement les foyers de vieillesse. «Accorder des aides matérielles sous forme d'allocations pour chaque famille, cela ne va pas forcement encourager l'abandon pour bénéficier justement de cet argent. Non je ne le pense pas. Il y aura une lutte implacable contre l'abandon puisque l'objectif principal est de privilégier le maintien du vieillard dans son milieu et lui assurer une prise en charge adéquate en milieu familial» affirmera-t-il. De nouveaux métiers vont suivre : «Nous créerons de nouveaux métiers sociaux, comme les auxiliaires de vie qui vont se déplacer dans les familles pour prendre en charge les personnes âgées dépendantes. La famille algérienne vit généralement dans des conditions de logements difficiles. Ils sont parfois tentés d'abandonner leur parent et c'est pour cela que nous préconisons l'accompagnement à domicile et dans les foyers d'accueil». En pratique, un décret d'application définira les contours de ces aides dites «allocation personnalisée d'autonomie». Celle-ci sera calculée en fonction du handicap de la personne, de l'autonomie ou de la dépendance et en fonction aussi du pouvoir d'achat de la famille d'origine ou de la famille d'accueil. M. Bouchenak Khelladi dira surtout que l'Etat va sévir avec autorité contre les gens qui tentent d'utiliser ses allocations à des fins autres que celles destinées à la préservation de la dignité de l'ascendant. L'invité de la Chaîne III, insistera, en conclusion, que «la prise en charge de cette catégorie constitue déjà une préoccupation majeure des pouvoirs publics depuis plusieurs années. «Les personnes dont l'âge dépasse les 60 ans représentent 3,5 millions de personnes qui deviennent dépendantes au fil des jours. C'est une lourde responsabilité pour l'Etat ». Des sanctions pénales existent depuis des années . «Le code de procédure pénale de 1966 a prévu à travers plusieurs articles des sanctions à l'égard de descendants qui maltraitent les personnes âgées et les peines vont de deux à cinq ans de prison. Il y a le délit d'abandonner ses parents mais il y a aussi des circonstances aggravantes comme les maladies et les handicaps qui surviennent juste après l'abandon et cela devient un véritable crime. Dans ce cas-là, la peine peut aller de 5 à 10 ans.