Résumé de la 18e partie n La vieille Azza vient de mourir. Sa belle-fille est heureuse d'être débarrassée d'elle et elle le dit aux voisines. Après l'enterrement, les hommes reviennent à la maison. Si Bachir, le père de famille, semble affecté par la perte de sa mère. Certes, elle était très âgée et surtout paralysée depuis de nombreuses années, mais pour lui, c'est sa mère. Ouardia, sa femme, fait semblant de compatir à sa peine, mais dès qu'il a le dos tourné, elle se moque de lui. — Cela se voit que ce n'est pas toi qui la nettoyais tous les jours ni toi qui subissais ses sarcasmes. Le soir, Si Bachir discute avec sa famille de l'organisation du troisième jour des funérailles. — Et si on égorgeait un mouton, à sa mémoire ? Ouardia s'écrie : — Un mouton, mais c'est du gaspillage ! — Tu oublies que c'est ma mère ! — Ta mère aurait été contre ! elle a dit à plusieurs reprises qu'elle ne voulait pas de ces cérémonies ruineuses ! — C'est vrai ? demande Si Bachir. — Bien sûr... Moi aussi, c'est ma belle-mère, je voudrais l'honorer, mais je pense qu'avant tout, il faut respecter sa volonté ! — Alors, pas de troisième jour ! Ouardia exulte. — La vieille qui m'a fait tant souffrir n'aura pas de troisième jour ! Un peu plus tard, on allait se mettre à table quand un grand chat surgit dans la pièce. C'est un chat d'une maigreur excessive, avec de grands yeux bleus. Un des enfants attablés, s'exclame : — Comme il ressemble à grand-mère ! La remarque provoque la surprise. Tout le monde regarde le chat et se dit qu'effectivement, il ressemble à la défunte. Ouardia est la première à réagir. — C'est absurde ! — Si, si, insiste l'enfant ! Si Bachir prend un morceau de viande et le jette au chat. Mais celui-ci refuse de le prendre. Il se contente de dévorer de ses grands yeux les gens attablés. — C'est étrange, dit un des fils de Si Bachir, il ne veut pas prendre la nourriture ! — Qu'est-ce qu'il vient faire ici, alors ? dit un autre. Ouardia se lève. — Je vais le chasser, dit-elle. Elle prend un manche à balai et s'approche de l'animal. — Dehors, sale bête ! Le chat se hérisse, toutes griffes dehors, prêt à lui sauter dessus. — Attention, dit si Bachir, il a l'air agressif ! Mais Ouardia n'a pas peur de lui, elle le pousse avec le manche vers la sortie et ferme la porte. Cette sale bête ne nous embêtera plus ! Elle revient à table, mais quelqu'un s'écrie, en montrant la fenêtre : Regardez ! Le chat, assis sur le rebord de la fenêtre, regarde les convives. (à suivre...)