Les gestes de générosité se sont multipliés. Avec l'argent de la solidarité, des centaines de milliers de repas chauds ont été distribués dans des restaurants dits de la «rahma» où restos du cœur. C'est aussi par centaines de milliers que des couffins de ramadan ont atterri chez les plus démunis. Certes, peu de ravitaillement pour tenir tout un mois, mais un geste suffisamment utile pour mettre du baume au cœur. La «générosité» de l'Etat étant ce qu'elle est, celle des anonymes n'a jamais été démentie, tout comme celle des «grosses boîtes» d'ailleurs qui, en mêlant marketing et rahma, lèvent beaucoup de contraintes sur des personnes sans le sou pour qui ramadan est un lourd fardeau à porter sur les épaules meurtries par les vicissitudes du temps. Nos vieux et nos vieilles qui croupissent depuis des années dans «les internats de l'oubli», seront certainement reconnaissants envers tous ceux qui ont cédé un dinar pour que l'espoir demeure. On ne peut aussi occulter les autres actions caritatives, largement ancrées dans les mœurs et qui se traduisent généralement le 27e jour par l'organisation de nombreuses cérémonies, notamment les circoncisions d'enfants dans la pure tradition, ou alors ce geste qui consiste à ramener des sans-abri vers des centres d'accueil comme le font chaque jour les gars du Samu.