A chaque pose de canalisation, à chaque chantier, Alger est totalement paralysée. Hier, des milliers d'automobilistes ont vécu le calvaire, perdant temps, carburant, patience… et pour certains carrément le f'tour. 200 mètres en deux heures… du jamais vu à Alger ! D'interminables embouteillages, sur des kilomètres linéaires, ont paralysé totalement la capitale. Des travaux de pose de canalisations sur la pénétrante Est, menés conjointement par la Seaal et la direction des travaux publics, sont derrière ce chaos. Au bout, la crise de nerfs. Des heures durant, on essayait de se faufiler entre les lignes, d'esquiver, de changer de direction, en vain… impossible d'échapper au traquenard. Cloués dans leurs sièges, des heures durant, des automobilistes ont même reçu la visite des pickpockets qui, selon quelques témoignages, ont fait hier des ravages en détroussant des citoyens, de leurs biens, argent, sac à main, portables… Pour les malheureux automobilistes, l'enfer va durer aujourd'hui mercredi dans la mesure où il est évident, comme l'annonçait auparavant un communiqué laconique de la Seeal, que les travaux devaient durer au moins deux jours. Deux longs et pénibles jours. Pis encore, le problème risque d'empirer aujourd'hui avec le très attendu flux des personnes vers les banques, histoire de s'approvisionner avant la fête de l'Aïd el-fitr et aussi vers les magasins de la capitale pour y faire les traditionnelles emplettes liées à ce jour de fête. En tout état de cause, la très forte turbulence d'hier, avec son lot de désagréments incommensurables, a tout l'air de se reproduire à n'importe quelle heure, et à n'importe quel moment de l'année puisque au niveau de la wilaya, tous départements confondus, on annonce des projets de modernisation, de réfection et de rénovation tous azimuts, sans que les responsables tiennent compte des contrariétés pouvant en découler sur le trafic routier notamment et par extension sur le quotidien de chaque citoyen obligé, du reste, de se déplacer, même à pas de… tortue, un jour d'embouteillage inexpugnable. En lançant leurs chantiers, nos entreprises ont-elles, un jour, essayé de quantifier les dommages collatéraux comme par exemple une ambulance transportant un malade, gyrophare actionné et sirène hurlante, mais incapable de s'extirper de l'étau pour arriver le plus rapidement à l'hôpital. N'a-t-on jamais pensé à travailler pendant des tranches horaires durant lesquelles le trafic est moins dense pou ne pas encombrer la ville ? Il est admis pourtant, du point de vue économique, qu'un embouteillage de deux ou trois heures, voire plus, est éminemment coûteux. Il y a à redouter surtout le danger de l'absentéisme et ses répercussions, somme toute, négatives sur la productivité de l'entreprise. Bon nombre de chefs d'entreprises soulèvent cette problématique depuis des années, dans l'espoir de trouver des solutions, en vain. Un embouteillage à l'infini est aussi source de pollution par émission de gaz à effet de serre, de pollution sonore et beaucoup d'autres problèmes liés à l'environnement. Entre l'obligation de finir des projets à portée stratégique et les répercussions tout aussi menaçantes que fâcheuses, il est du devoir des pouvoirs publics de trouver le juste milieu.