Hier, des milliers d'automobilistes se sont retrouvés pris au piège au niveau des axes routiers en direction et à l'intérieur de la capitale en raison des travaux menés par la Seaal et la direction des travaux publics. De mémoire d'Algérois, jamais une telle situation n'a été enregistrée. D'énormes bouchons se sont formés durant toute la journée d'hier sur plusieurs axes routiers. Aucune route n'y a échappé. Plusieurs automobilistes n'ont pu ainsi rejoindre leur domicile qu'après l'adhan. Même les agents de l'ordre que l'on retrouve souvent en force n'y pouvaient rien et ont « déguerpi » dès que la situation a commencé à leur échapper. Les causes en sont les travaux de raccordement de la station de dessalement de l'eau de mer du Hamma, effectués par les agents de la Seaal, sous le pont des Annassers. Les automobiles avançaient pare-chocs contre pare-chocs. Pareille situation n'a jamais été vécue par les Algérois, mais les autorités n'en ont cure. Après la décision de fermer le centre d'Alger pour permettre le passage du convoi officiel du Président, on ne peut qu'appréhender d'autres actions plus cocasses », s'emporte un automobiliste devant se rendre à Bachedjerah qui dit n'avoir parcouru que 200 m en deux heures. « Comment s'enorgueillit-on de copier d'autres expériences alors que les moindres règles ne sont pas prises en compte », soutient-il en affirmant que les services de la circulation ne font pas trop cas des usagers de la route en les soumettant à une telle situation. A ce capharnaüm irascible s'ajoute le silence de la wilaya qui ne communique que rarement et seulement à quelques jours seulement du début des opérations « coordonnées ». « Qui a décidé, à quelques jours de l'Aïd, de faire ces travaux alors que des familles entières sortent pour effectuer des achats ou rejoindre d'autres wilayas ? Ces administrateurs ne comprennent rien aux habitudes de la population », s'indigne notre interlocuteur pour qui la décision prise est « inique ». Dégâts collatéraux de cette situation : les bagarres à couteaux tirés enregistrées dans plusieurs endroits de la capitale. « J'ai failli être écrasé sous le tunnel des Facultés, mais qui doit-on blâmer le chauffeur ou bien les ronds-de-cuir tapis dans leur bureau et qui ne lorgnent le citoyen que pour le punir », s'indigne Mourad, un résident à la rue Docteur Saâdane. Les automobilistes qui devaient rejoindre l'est de la capitale ne seront pas au bout de leur peine. L'entrée de la capitale sera aussi fermée aujourd'hui pour raison de travaux. Aussi, les usagers de la rocade Sud sont soumis à « un régime spécial » alors que la note de la wilaya d'Alger sur le respect de bande bleue s'est avérée caduque. La wilaya a pris également la décision, sur injonction des services des travaux publics, de fermer des axes entiers à la circulation, précisément au carrefour de Aïn Allah. Motif invoqué : travaux d'aménagement et pose de l'ouvrage métallique prévu pour dédoubler la canalisation qui a tiré en longueur pour des raisons de problèmes souterrains. Des déviations de la circulation ont été ainsi nécessaires dans le sens de Dar El Beïda-Tipaza. Les automobilistes venant dans ce sens ont été priés de prendre la bretelle du complexe olympique et de faire le tour du giratoire pour emprunter enfin la bretelle de la sortie vers le carrefour de Aïn Allah, puis celle menant à la rocade Sud. La deuxième déviation a été dans le sens Tipaza-Dar El Beïda. Les automobilistes venant dans cette direction prendront la bretelle vers El Achour et emprunteront le giratoire Oued Romane puis feront demi-tour par ce giratoire pour suivre la bretelle de sortie à droite vers Chevalley. Du giratoire du 5 Juillet, il faut prendre la bretelle de sortie vers la rocade Sud, vers Dar El Beïda. Ceux à qui ce communiqué est destiné ne peuvent que le prendre mal. Une réaction boule de neige est à appréhender.