Attention n A l'instar des Aïds précédents, celui que nous venons de célébrer n'a pas dérogé à la règle. Outre le rituel de la prière, du recueillement sur les tombes et des visites familiales, il y a lieu de relever la persistance du phénomène des commerces baissant rideau en ce jour de fête, pénalisant les pères de famille qui n'auraient pas (pour une raison ou pour une autre) fait leur course la veille. Ces derniers sont plus qu'embarrassés face à leurs invités lorsqu'ils auront constaté que des ingrédients tels que le sucre, le café ou le pain manquent. En ville, outre les cris de joie des enfants exhibant leurs habits neufs, ce qui attire le plus l'attention en cette fête de l'Aïd a, assurément, trait à la prolifération du nombre de vendeurs de merguez sur les trottoirs des rues et artères. Souvent, il s'agit de jeunes ne dépassant pas la vingtaine d'années proposant des grillades douteuses où l'hygiène n'est pas respectée. Leur commerce ne nécessite pas de gros moyens, mais tout juste une bouteille de gaz et un réchaud pour faire griller la viande. La dense fumée provoquée par les grillades en indispose plus d'un. En dépit de cela, et surtout, en dépit de la cherté des sandwichs qu'ils proposent (80 DA pour le tiers d'une baguette comptant 4 unités), ces marchands occasionnels font recette. Ils savent pertinemment que dans tous les cas, ils ne pourront que réaliser des bénéfices en fin de journée», nous dira un jeune travaillant dans un restaurant. D'aucuns se demandent d'où ces vendeurs se procurent le pain sachant qu'aucune boulangerie n'est ouverte. Comme pour le phénomène de la mendicité (pourtant réprimée par la loi), lequel prend de l'ampleur le jour de l'Aïd, particulièrement à proximité des cimetières, celui de la vente illicite de sandwichs ne semble pas déranger, outre mesure, les responsables chargés de veiller sur la santé du citoyen. «Peut-être attend-on qu'une hécatombe se produise pour daigner enfin sévir ? En tout cas, fermer les yeux sur de telles pratiques ne peut qu'affaiblir l'autorité de l'Etat aux yeux des citoyens», fera remarquer un vieux de Blida.