L'après-Aïd de cette année n'a pas dérogé à la règle. La capitale, à l'instar des autres villes du pays, vit à un rythme ralenti. La joie de la fête et les visites familiales ont laissé la place à un vide. Un vide accentué par la fermeture des commerces. Car, si les travailleurs de certains secteurs ont bien assumé leur tâche en assurant un service minimum que ce soit dans les hôpitaux ou en matière de transport, les commerçants, ignorant complètement les orientations de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) et faisant fi du respect des consommateurs ou les méprisant carrément, ont baissé rideau. Pour ceux qui ont ouvert, les étalages étaient vides faute d'approvisionnement. Hier, trouver une baguette de pain relevait de l'exploit. Il fallait parcourir des kilomètres pour avoir la chance de trouver une boulangerie ouverte, un restaurant ou un fast-food pour casser la croûte à midi. Même constat pour le marché des fruits et légumes. Les citoyens, dont les provisions ont été consommées durant les jours de la fête, se sont retrouvés dans une situation difficile. Apparemment, on n'arrive pas encore à tirer les leçons. C'est toujours le consommateur qui paie puisque les commerçants qui ont bien garni leurs caisses durant le moins de Ramadhan ne se soucient nullement du bien-être des consommateurs. Leur seule préoccupation est de se remplir les poches. Ce qu'ils ont bien réussi à faire en jouant bien sûr tout au long du mois sur les prix loin de tout contrôle et de toute régulation. Les prix n'ont cessé en effet de flamber pour atteindre des sommets inimaginables sans que des réactions officielles viennent mettre fin à l'anarchie. Ni les recommandations du chef de l'Etat ni sa mise au point adressée au ministre du Commerce, El Hachemi Djaaboub, n'ont changé la situation. La maîtrise de la régulation du marché a encore une fois montré ses limites. Pis, à cette défaillance de grande taille est venu s'ajouter un autre phénomène, le mépris du consommateur. Alors qu'ailleurs le consommateur est roi, en Algérie il continue à être victime de pratiques illégales. Si, pour la hausse des prix des produits alimentaires, on ne cesse de présenter comme argument (même s'il ne tient pas debout) la libéralisation des prix et la soumission du marché à la seule loi de l'offre et de la demande, quelle explication nous donnera Djaaboub ou l'UGCAA qui ont du mal à se faire entendre pour justifier ces fermetures prolongées des commerces ? Ce n'est pas fini, il faudrait attendre la semaine prochaine pour voir les choses commencer à reprendre normalement, notamment au niveau des administrations où les certains travailleurs s'accordent des journées de congé en plus, une manière de faire durer la fête mais aussi une manière de faire perdre de l'argent à l'économie nationale. S. I.