Constat n Ils sont près d'un milliard, 850 millions précisément, selon les chiffres de la FAO, à être victimes d'une grave insécurité alimentaire en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Le 16 octobre de chaque année, le monde célèbre la Journée mondiale de l'alimentation. Quelque 150 pays se penchent, l'espace d'une journée dédiée à l'un des besoins les plus vitaux de l'homme, sur des questions ayant trait à l'agriculture, à la famine, à la sécheresse, en souvenir de la création, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation (FAO). 62 ans après l'acte fondateur de cette organisation qui devait endiguer, sinon atténuer de l'ampleur du phénomène, la faim tenaille toujours autant sinon plus d'entrailles. De l'Asie à l'Amérique du Sud en passant par le plus damné des continents, l'Afrique, des centaines de millions d'êtres humains ne mangent pas à leur faim, souffrent d'une multitude de maladies ou trépassent carrément faute d'une alimentation adéquate et suffisante. Ils sont près d'un milliard, 850 millions précisément, selon les chiffres de la FAO, à être victimes d'une grave insécurité alimentaire. Il est triste et navrant de le relever mais le constat est là : la famine tue encore sur la terre et décime parfois des populations entières. Le fait est d'autant plus regrettable qu'au moment où les enfants de Somalie, du Darfour et du Niger meurent dans l'anonymat car n'ayant rien à manger, ceux des pays du Nord développé souffrent de maladies dues à la richesse et à l'abondance. Comme un nouveau signe ostentatoire de la richesse de l'Occident, l'obésité fait des ravages parmi les enfants des Etats-Unis où il n'est pas rare de voir un cochon sacrifié pour le petit-déjeuner d'une fratrie de trois ou quatre bambins. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a fait état de quatre millions de personnes mal nourries supplémentaires enregistrées chaque année et la faim touche de plus en plus de pays. Dans les territoires du Sahara occidental, le Haut-Commissariat aux réfugiés est appelé à la rescousse pour éviter une «famine devenue imminente» pour les réfugiés sahraouis. En Somalie, la situation est plus grave et des organisations humanitaires mondiales ne cessent de mettre en garde contre les risques d'un désastre humanitaire provoqué par le déplacement des deux tiers de la population de la capitale Mogadiscio. Cela au moment où des milliers d'enfants sont menacés de mort à cause de la famine qui sévit dans le centre et le sud de ce pays en proie à une guerre qui dure depuis plusieurs décennies. D'autres pays d'Afrique souffrent également de problèmes graves d'alimentation à l'image de la République centrafricaine où la situation s'est aggravée ces derniers mois et de la Mauritanie où le PAM a lancé un appel d'urgence pour une aide financière supplémentaire destinée à nourrir quelque 165 000 enfants menacés par la malnutrition. Placée cette année sous le thème évocateur «Le droit à l'alimentation», la journée mondiale sera célébrée à travers le monde par diverses activités et manifestations tendant à faire prendre conscience à l'humanité du danger qui la guette. Même si, de l'avis même du directeur général de l'organisation, Jacques Diouf, la choix même du slogan «Le droit à l'alimentation» comme thème de cette journée reflète «la prise de conscience par la communauté internationale du rôle fondamental des droits humains dans l'éradication de la faim et de la pauvreté».