Résumé de la 2e partie n Une série de suicides s'abat sur la ville. Labrousse veut faire le lien entre le chantier de l'abbaye et ce drame..… Pour certains, ce n'est que pure superstition. La deuxième potence, je l'ai mise au jour le mardi suivant, quand on a découvert le jeune Crémoin. Et je suis pratiquement certain que la troisième découverte correspond à ce pauvre Edmond. Et hier, nouvelle potence ! Expliquez-moi pourquoi ce chemineau vient se suspendre dans le hangar de mon engin. Statistiquement, combien pensez-vous qu'il y ait de chances pour que quatre pendaisons correspondent à quatre découvertes de potences gravées sur les pierres ? Pour moi, c'est l'abbaye qui se venge de ce que l'on vienne la déranger. — Mon pauvre Labrousse, vous avez trop d'imagination. C'est le hasard, le pur hasard. — Quand pensez-vous en avoir terminé avec cette malheureuse abbaye ? — Normalement, j'en ai encore pour une bonne semaine. Dix jours au maximum. — Eh bien, vous allez voir que, dans les dix jours qui viennent, tout va rentrer dans l'ordre. Peut-être trouverez-vous encore des pierres gravées, mais il est impossible que tout le village continue à se pendre... M. Lengelais est trop optimiste. Dès qu'il apprend, deux jours plus tard, que Charles Jurieu, père de cinq enfants et paysan sans problème, est allé lui aussi se pendre au plus beau sapin de sa sapinière, il est pris d'un doute. Il se précipite vers le chantier de l'abbaye : — Labrousse ! Tout va bien ? Pas de nouvelle pierre potencée ? — Si, justement, ce matin, dès que j'ai eu commencé. Tenez, la voilà. Du coup, je n'ai pas osé la ranger avec les autres. J'avais même décidé de ne pas vous en parler. Pourquoi me demandez-vous ça ? Ne me dites pas qu'il y a un autre pendu ! — Eh bien si. Votre copain : Charles Jurieu ! Labrousse en a le souffle coupé. Charles Jurieu, son copain de régiment. Les «inséparables», on les appelait. Il stoppe son bulldozer et part en courant en direction de la ferme des Jurieu. Le lendemain, un des conseillers municipaux vient demander au maire s'il ne pourrait pas y avoir de relation de cause à effet entre les pierres à potence de l'abbaye et la vague de suicides par pendaison qui semble s'abattre sur la commune : — Et puis, vous vous rendez compte, monsieur le maire, on essaie d'attirer les gens vers Pierremont, mais si la nouvelle se répand, on va nous éviter comme la peste. Vous ne croyez pas que les moines de l'abbaye essaient de nous impressionner ? — Qu'est-ce que c'est que ces balivernes ? Des pierres marquées de potences ? Et alors ! La belle affaire. On ne va pas interrompre les travaux pour de telles âneries ! ?a m'étonne de vous, mon pauvre Bertoux ! Marcel Labrousse, au lendemain de l'enterrement de son vieux copain Jurieu, remonte sur son tracteur. Et la série continue : — Gérard Rogenil ! Il s'est pendu ! Il venait de sortir de prison et, à peine revenu au village, le voilà qui se pend ! — Incroyable : M. Ferronnier et sa femme viennent de se pendre ! A soixante-treize ans ! Mais pourquoi ? Et pourquoi le cousin de M. Ferronnier, Valentin Pêchan, imite-t-il le riche propriétaire ? Et pourquoi, trois jours plus tard, la vieille Mme Guignard qui riait tout le temps et enfin la jeune Mme Dumont se pendent-elles aussi ? Mme Dumont, comble de l'horreur, s'est pendue avec son fiIs, Hubert, âgé de seulement cinq ans. Le dernier sera... Marcel Labrousse. Ses nerfs ont-ils craqué après qu'il a renversé la treizième pierre marquée d'une potence ? Désormais, on évite de garer sa voiture dans le parking tout neuf de Pierremont. Le parking des «treize pendus», comme tout le monde l'appelle.