Les résidants exigent plus d'hygiène et de salubrité, notamment à l'intérieur des quartiers. La réputation d'agglomération invivable colle toujours à la nouvelle ville de Sidi Bennour, dans la commune de Mahelma. « C'est une ville morte », dira un résidant rencontré sur place. « Elle est synonyme de carences et de privations », explique-t-il, ajoutant qu'il ne sait pas si cette ville est vraiment « nouvelle ou plutôt reculée ». Bien qu'habitée par des milliers de citoyens, Sidi Bennour ne dispose que de deux bus de transport de voyageurs. « Ils sont tout le temps en retard ou pleins à craquer », raconte un citoyen. Résignés, les habitants ont recours aux bus des étudiants pour aller du chef-lieu vers leur localité. Les chauffeurs de bus de l'Office national des œuvres universitaires (ONOU) acceptent d'assurer le ramassage sur leur itinéraire, au grand bonheur des habitants. « Mais jusqu'à quand ? », s'interroge notre interlocuteur. Les retardataires sont obligés de payer 100 DA les« clandestins », seuls à être de service à partir de 18h. Pourtant, le tarif convenu est de seulement 10 DA. Mais il n'y a pas que le transport qui pose problème. Pas plus de dix années depuis leur réception, les logements commencent d'ores et déjà à présenter des signes de vétusté. Des fissures sont perceptibles sur les balcons et les murs des appartements, l'étanchéité constitue un vrai casse-tête pour les habitants des étages supérieurs et des fuites d'eau sont signalées au niveau des rez-de-chaussée. « La qualité des travaux est mauvaise », dénonce un habitant. « L'APC d'Alger-Centre a été saisie pour effectuer des travaux de réhabilitation, en vain », affirme un citoyen. Pourtant, « c'est chez eux que l'on paye les frais de location, donc c'est à eux d'assurer l'entretien des logements », dénonce un homme d'un certain âge. Aussi, cette agglomération ne dispose que de deux magasins ; pour leurs emplettes, les habitants font le déplacement jusqu'à Mahelma ou Zéralda. Le commerce des fruits et légumes est assuré par des vendeurs à la criée qui étalent leurs marchandises dans des camionnettes. Ces commerçants rendent un grand service aux habitants, mais l'absence de commerce réglementé risque d'engendrer des marchés anarchiques. La malvie n'épargne pas les petits enfants. Ces derniers paient les frais de l'absence d'aménagements et de commodités nécessaires. La seule école primaire ouverte l'année passée n'est ni baptisée ni dotée de panneaux de signalisation pour aviser les conducteurs de la présence d'un établissement scolaire. Un constat qui s'applique d'ailleurs à toutes les rues de la nouvelle ville. Récemment, un enfant a même été percuté par un chauffard, raconte un habitant. Pour les autres paliers de l'éducation, les écoliers sont soumis à une vraie corvée en poursuivant leurs études à Mahelma. A signaler aussi l'absence de lieux de loisirs, le seul stade réalisé à Sidi Bennour « est interdit aux habitants ». Cependant, les résidants exigent plus d'hygiène et de salubrité, notamment à l'intérieur des quartiers. Les agents de ramassage d'ordures n'assurent le service que sur les allées principales, négligeant les escaliers ainsi que les espaces verts jouxtant les immeubles, regrette notre interlocuteur. Selon lui, « les rats et les moustiques ne cessent de proliférer et nuient aux citoyens, et des serpents ont même fait leur apparition, semant la panique parmi les résidants ».