Constat n L'importation de médicaments contrefaits et leur circulation sur le marché national est un épiphénomène insiste le président de la Société algérienne de pharmacie. «En Algérie, on ne connaît pas de cas avérés de grosses importations de produits contrefaits. La plupart des produits contrefaits introduits rentrent dans le cadre de ce qu'on appelle vulgairement le cabas, mais ce ne sont que des quantités insignifiantes» ,estime Farid Benhamdine, président de la Société algérienne de pharmacie. 70% des médicaments importés par notre pays proviennent de l'Europe, ce qui constitue, pour lui, une garantie en elle-même puisque les laboratoires européens sont connus pour leur professionnalisme et leur respect des normes de production. Selon lui, notre pays a pris des mesures permettant de détecter les cas de contrefaçon et, par ricochet, empêcher la mise sur le marché de médicaments contrefaits. Le laboratoire national du contrôle des produits pharmaceutiques a, a-t-il dit, signé des conventions avec tous les laboratoires de contrôle des pays producteurs et dès qu'un produit contrefait est signalé quelque part dans le monde, les autorités de ce pays (où la contrefaçon est prouvée) tirent la sonnette d'alarme aux autres laboratoires de contrôle des autres pays. «Notre pays est donc informé en temps réel grâce à ces conventions et à ce contact permanent avec l'ensemble des pays producteurs, ce qui lui permet de prendre les mesures nécessaires pour retirer du marché les produits douteux», a-t-il rassuré. Le Laboratoire national contrôle une moyenne annuelle de 20 000 échantillons de médicament. Des centres de bio-équivalence sont également mis en place à travers toutes les wilayas du pays à cet effet. Farid Benhamdine, invité de la chaîne III ce matin, a aussi évoqué les «autres mécanismes de contrôle» mis en place par notre pays. Au niveau de la douane, a-t-il indiqué, pas moins de 1 500 agents de contrôle spécialisés ont été formés en Europe. Il y a également un important dispositif juridique constitué des 14 textes de loi qui ont été votés et mis en application. En somme, estime M. Benhamdine, l'Algérie est en train de mettre en place tout l'arsenal nécessaire pour se prémunir de la contrefaçon. Toutefois, le président de la Société algérienne de pharmacie a souligné que l'Etat devrait encore prendre d'autres mesures de sécurité performantes au niveau des douanes et des différents corps de sécurité afin de saisir les produits contrefaits introduits sur le marché national. Evoquant la responsabilité du pharmacien, M. Benhamdine a souligné qu'il «doit veiller à ce qu'il y ait une traçabilité dans les produits. La loi ne lui permet pas de vendre des médicaments contrefaits ni même des médicaments importés illicitement et il doit savoir qu'il risque la fermeture». Du viagra jusqu'aux…implants mammaires ! l Le président de la Société algérienne de pharmacie a rappelé qu'un conteneur de Viagra a été saisi, il y a deux ans, dans le port de Skikda. Mais, selon lui, les quantités des médicaments contrefaits saisis n'est pas importante et ce en raison des différentes mesures de prévention mises en place. Il a, en outre, indiqué que la contrefaçon qui représente la bagatelle de 37,32 milliards d'euros par an concerne actuellement l'ensemble des produits, des produits de luxe comme le Viagra, les produits cosmétiques …jusqu'aux implants mammaires. Les patchs antitabac importés dans les cabas l Les patchs antitabac utilisés par un nombre important de citoyens dans l'objectif d'arrêter de fumer ou d'en diminuer la quantité, sont importés, selon M. Benhamdine, de manière illégale, mais se vendent normalement dans les officines. Ces produits ne figurent effectivement pas dans la nomenclature des médicaments autorisés à l'importation par le ministère de la Santé. Ces patchs rentrent par un circuit illégal, mais ce sont les laboratoires qui ont à trancher sur leur conformité, a-t-il expliqué.