Résumé de la 35e partie n Une maison à la campagne, sur la terre de ses ancêtres, Mohammed y a toujours rêvé. A l'approche de la retraite, il pense mettre son projet à exécution. Après avoir travaillé toute sa vie, Mohammed décide, pour sa retraite, mais aussi pour ses enfants, de construire une maison à la campagne. La vieille maison familiale tombe en ruines et puis, elle est dans l'indivision, Mohammed la partageant avec ses cinq frères. Ce qu'il veut, lui, c'est une maison qui lui appartienne, qu'il construira sur le terrain qui lui a été échu lors du partage de l'héritage. «Nous avons un beau terrain, explique-t-il à ses enfants, le meilleur de tout ce que feu mon père a laissé : il est plat et n'a donc pas besoin d'être nivelé, et il n'est pas très loin de la route carrossable. J'y ferai aménager des garages, au cas où l'un d'entre vous voudrait s'installer…» Ses enfants, nés pour la plupart dans la ville, ne voient pas l'intérêt de cette initiative. — Et si, au lieu de construire au bled, nous construisions ici, à Alger ? — A Alger, mais les terrains sont hors de prix ! — Nous chercherons ! — Je vous dis que cela coûte très cher ! — Nous allons travailler et nous économiserons ! Et puis, nous vendrons l'appartement, il nous rapportera beaucoup d'argent ! La femme de Mohammed, Taos, est de l'avis de ses enfants. — Tu ne penses pas qu'après nous, les enfants vont retourner au pays…C'est ici qu'ils ont vécu, c'est ici qu'ils sont en train de construire leur avenir ! — Mais il faut avoir une maison au pays ! — Pour quoi faire ? — Pour y vivre tous les deux, et après nous, les enfants et leurs enfants viendront…. — Pour les vacances ! — Oui, pour les vacances ! — Quel gâchis ! Gaspiller tant d'argent pour un séjour d'un mois par an ! — Mais tu ne comprends pas que le pays, c'est leurs racines ? — Ils sont déracinés ! — Raison de plus pour les pousser à retourner à leurs origines, à reprendre contact avec la terre de leurs ancêtres ! Comme Taos insiste, il s'emporte. — Et puis, l'argent de la construction est mon argent, je l'ai économisé toute ma vie, j'en fais ce que j'en veux ! — Alors ne nous consulte pas ! — Je ne consulte personne ! Je construirai cette maison, si Dieu le veut et j'irai finir mes jours… si tu veux rester avec tes enfants, libre à toi ! — Moi aussi, je veux cette maison, moi aussi je veux un pied-à-terre dans le pays où je suis née, j'ai seulement voulu voir l'intérêt des enfants ! — Les enfants n'ont qu'à économiser et à construire leur maison ! (à suivre...)