Rôdant autour des bolides d'avant-garde, indifférents aux hôtesses court-vêtues et aux cocktails mondains sur les stands des constructeurs, les espions pullulent au salon automobile Tokyo Motor Show pour tenter de grapiller quelques secrets technologiques. La pratique est si répandue que ces agents secrets ne prennent même pas la peine de se cacher. L'espionnage dans les salons tels que celui de Tokyo «est une pratique courante», confirme Koji Endo, analyste du secteur au Crédit suisse. Selon lui, «les Japonais font exactement la même chose à Francfort ou aux Etats-Unis». Il est de notoriété publique que la plupart des constructeurs achètent les voitures de leurs concurrents pour les désosser, les analyser et éventuellement les copier. Mais espionner dans les salons est aussi une pratique intéressante. Mais les constructeurs ont aussi leurs stratégies de contre-espionnage. Les véhicules «sensibles» sont souvent exposés sur des estrades élevées ou d'autres endroits voyants, et à proximité des «équipes d'accueil» du constructeur qui peuvent ainsi toujours garder un œil dessus. «C'est comme dans les supermarchés : les bonbons faciles à voler sont toujours placés près de la caisse», explique un journaliste. Un sol brillant qui reflète les flashes des appareils photo est aussi utile pour gâcher les clichés indiscrets.