Casse-tête n Enième défi pour Abdelmalek Sellal : dégager une formule consensuelle et équilibrée entre les aspects économique et écologique. Les trois amendements proposés au projet de loi sur l'eau ont été examinés hier par la commission de l'habitat, de l'équipement, de l'hydraulique et de l'aménagement du territoire de l'APN. En présence de Abdelmalek Sellal, les membres de ladite commission se sont penchés sur la question de la décision de l'Exécutif de «remettre à plus tard» l'application de la décision d'interdire l'extraction de sable et des gravats des oueds et des cours d'eau. La décision de remplacer le sable des oueds par celui produit dans les stations de concassage a été prise, pour rappel, par les pouvoirs publics afin de mettre un terme aux atteintes répétées à l'environnement et éviter aux cours d'eau le spectre d'une catastrophe écologique que ne manquerait pas d'engendrer l'extraction sauvage du sable des rivières. Sauf que les autorités ont dû se rendre compte que l'application brutale d'une décision n'est pas réaliste en cette conjoncture précise du fait que les stations de concassage prévues comme solution de rechange ne sont pas en nombre suffisant et les opérateurs n'ont pas fait montre d'enthousiasme pour investir dans la filière. Entre-temps, la demande sur le sable s'est faite de plus en plus croissante du fait du lancement simultanément de plusieurs projets de développement d'envergure, l'autoroute Est-Ouest et le programme de 1 million de logements notamment. D'où le recul de Abdelmalek Sellal qui a donc décidé de prolonger les permis d'exploitation aux sociétés d'extraction du sable des oueds. Si la décision, entérinée officiellement par l'Exécutif lors d'un Conseil de gouvernement tenu début septembre a suscité une levée de boucliers des défenseurs de l'environnement, le département des Ressources en eau n'a pas manqué de la défendre mordicus et de la présenter comme l'unique option pour permettre la concrétisation de projets vitaux pour l'avenir du pays. Un communiqué de l'APN sanctionnant l'audition de Abdelmalek Sellal par les membres de la commission compétente de l'Assemblée, affirme, dans ce sens, que «les amendements proposés au texte de loi soulignent, dans leur ensemble, la nécessité de dégager une formule consensuelle et équilibrée entre les aspects économique et écologique, dans les textes de loi qui régissent la gestion de l'eau en Algérie», expliquant que les décisions prises concernant les permis octroyés dans le cadre du système de concession pour l'extraction du sable et des gravats des oueds, s'inscrivent dans «un souci de répondre à l'impératif de préservation de l'environnement et de réalisation des projets importants inscrits au titre du programme complémentaire de soutien à la croissance 2005-2009». Visiblement, M. Sellal n'a pas eu beaucoup de peine à convaincre du bien fondé de sa démarche.