Selon les résultats de cette enquête réalisée par le ministère délégué chargé de la Famille et de la Condition féminine, rendus publics hier,2 femmes sur 10 sont souvent insultées, alors que 31% d'entre elles sont menacées de répudiation et même d'assassinat. D'ailleurs, en 2005, 13 femmes sont décédées suite à des coups et blessures. Les résultats de l'enquête effectuée par le ministère délégué chargé de la Famille et de la Condition féminine, sur la prévalence de la violence contre les Algériennes âgées de19 à 64 ans, vivant en couple, soulignent que le phénomène demeure non négligeable avec une prise en charge insignifiante. Cette étude rendue publique, hier, lundi, à l'occasion du lancement de la stratégie nationale de la lutte contre la violence à l'égard des femmes dont la mise en œuvre s'étalera sur une période quinquennale, a permis d'établir un état des lieux à partir des données disponibles sur ce fléau aux conséquences désastreuses sur la cohésion familiale. C'est au sein de la famille que les femmes sont plus fréquemment victimes de violence, révèle l'étude. Les auteurs de ces violences sont le plus souvent des membres de la famille, plus précisément l'époux. «Parmi toutes les femmes quel que soit leur statut matrimonial, il demeure que les femmes divorcées, séparées ou veuves sont particulièrement victimes de violence au sein de la famille», peut-on lire dans cette enquête réalisée en 2006 et qui a concerné 2 000 femmes dans 2 000 ménages. Les statistiques officielles publiées en novembre 2005 parlent de treize femmes décédées à la suite de coups et blessures qui leur ont été infligés par leurs proches.L'étude a fait ressortir, également, que le centre étatique de Bou Ismaïl a, lui seul, accueilli près de 500 000 Algériennes qui ont avoué être victimes de violences physiques répétées, d'où l'urgence selon certaines associations féminines de combler ce vide en matière de centre d'accueil pour les femmes victimes de violence. On compte, actuellement, que trois centres d'accueil spécialisés, dont 2 issus du mouvement associatif. Deux autres sont en projet, l'un du ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale et l'autre d'une ONG. La Stratégie nationale de la lutte contre la violence à l'égard des femmes se veut, face à cette situation dramatique, un cadre général d'intervention afin d'assurer une meilleure prise en charge des victimes. Ce dispositif repose sur des plans d'action spécifique et planifié dans le temps et sera défini dans les différents départements ministériels, les institutions concernées et la société civile. Parmi les mesures prises pour l'appui et la mise en œuvre de cette stratégie, il y a lieu de citer : l'installation du Comité directeur de la Commission nationale de lutte contre la violence à l'égard des femmes (Cnlvcf), l'élaboration d'un plan d'action sectoriel par domaine et sous-domaine d'intervention, finalisation du budget de la stratégie nationale et pour chaque secteur. Et enfin la mise en place d'un système de suivi et d'évaluation.