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Histoires vraies
En attendant l'aurore (1re partie)
Publié dans Info Soir le 03 - 11 - 2007

A l'époque, l'Afrique était encore inexplorée dans sa plus grande partie. Les Européens vivent en brousse, isolés dans des postes qui sont à plusieurs jours de marche les uns des autres. C'est le cas de Michel Brillaud qui vit seul en plein cœur du Mali. A l'époque, ce n'est encore que la «République soudanaise». Michel habite une maison de pisé, avec pour seule compagnie son boy Ogeto, tout à la fois cuisinier, infirmier, secrétaire, femme de ménage et blanchisseur.
Michel s'émerveille tous les matins de la nature qui l'entoure. Le fleuve tranquille, les baobabs dont les gros fruits sont inutiles sauf aux singes, les levers et les couchers de soleil.
— Ogeto ! Je ne me sens pas entrain ce matin. J'ai l'impression que j'ai un peu de fièvre. Je n'ai pas envie de faire grand-chose.
Michel Brillaud ne se pose pas trop de questions. Rien de grave. Dans deux jours, il n'y paraîtra plus. ll se jette sur son hamac, sous la moustiquaire. Pour le coup, il aimerait bien avoir un peu de compagnie européenne, ne serait-ce que pour pouvoir se rassurer.
Bon, peut-être qu'Anselmo va passer cette semaine.
Anselmo, c'est un jeune Italien. Très jeune, même pas vingt ans. Dieu sait pourquoi il est venu se perdre au milieu de ce bout du monde. Anselmo fait le commerce des noix de palme. Il a installé un petit entrepôt dans le village. Quand l'entrepôt est plein de noix, il organise un transport par pirogue sur le fleuve. Jusqu'à Monti, la ville la plus proche. C'est la seule compagnie européenne de Michel. Et quand Anselmo s'en va avec son chargement, Michel se sent seul.
Michel va chaque jour un peu plus maI. Une lettre de Bamako met le comble à son angoisse :
«Une épidémie de grippe espagnole s'étend sur tout le pays. Prenez le maximum de précautions. En cas d'épidémie constatée dans votre canton, voici les mesures d'urgence à prendre...»
Mesure à prendre d'urgence : c'est vite dit. Encore faudrait-il avoir une quantité de médicaments suffisante. Encore faudrait-il convaincre les villageois de s'adresser aux médecins plutôt que de suivre les conseils des sorciers...
Dans les jours qui suivent, la grippe frappe durement le village. Michel, lui-même atteint, est dans l'impossibilité d'assurer même un semblant d'antenne sanitaire. Le pauvre Ogeto fait ce qu'il peut. Il distribue tous les médicaments dont il dispose aux indigènes qui viennent demander du secours. Mais les mauvaises nouvelles tombent.
— Ce matin, patron, il y a encore dix morts au village...
— Hier, un courrier a annoncé la visite du docteur Marionneau. Mais on ne précise pas la date exacte. Espérons que je serai encore en vie.
— Il ne faut pas parler comme ça, patron. Tu es fort. Tu vas résister...
— J'ai mal à la tête et jamais je n'ai senti une telle douleur.
Il ne reste plus qu'à attendre. Trempé de sueur sur la couchette. Avec Ogeto qui fait tout ce qu'il peut, préparant des soupes mystérieuses à base de baies, ou du ragoût de «bulime», les escargots géants.
— Tiens, patron, mange. Ce matin j'ai fait une offrande aux ancêtres pour qu'ils te gardent en vie.
— Merci, Ogeto, tu es bien brave ! Mais si je pouvais avoir un peu d'antibiotiques, ça aiderait certainement les ancêtres... J'ai des accès de fièvre, ma sueur est brûlante.
— C'est peut-être mieux que la sueur quand elle est froide, patron.
Michel n'a bientôt plus la force de s'intéresser à la vie du village. Quand Ogeto vient lui annoncer que trois des gardes du poste sont morts, il pousse simplement un long soupir :
— Pourtant, c'étaient de rudes gaillards. S'ils n'ont pas pu résister, il me reste bien peu de chances (à suivre...)


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