Tactique Les patrons et les travailleurs veulent profiter de la période préélectorale pour accentuer leur pression sur le gouvernement. Une belle opportunité est offerte aux syndicats des travailleurs et au patronat pour négocier l?obtention de nouveaux acquis de la part du gouvernement. Les travailleurs mobilisent, en effet, les staffs de leurs syndicats respectifs pour être offensifs et faire valoir leurs revendications qui ne se limitent pas seulement à la révision des conventions collectives et à la hausse des salaires. Si les syndicats des finances et de la santé axent leurs revendications sur ces aspects, ils ne délaissent pas pour autant d?autres aspects liés aux conditions de travail. Ainsi, le secrétaire général des travailleurs de la santé, Salah Rouaïbia, a indiqué qu?il est actuellement en contact avec le ministère de tutelle pour fixer le taux des différentes indemnités et déterminer le calendrier de leur paiement. Rouaïbia pense que le syndicat doit aussi s?atteler à d?autres tâches comme la refonte du statut de la Fonction publique. Parallèlement à ces dossiers, les fonctionnaires ont la ferme intention d?obtenir du gouvernement une circulaire d?application pour revaloriser le point indiciaire et gagner de la sorte quelques dinars de plus à additionner à leur fiche de paie. L?Ugta soutient que cette demande est déjà acceptée par le gouvernement qui s?apprête à rendre la hausse des salaires effective dans les délais convenus. Du côté des entreprises dépendant des sociétés de gestion de participation, il n?y a pour l?instant aucune ébauche dans les négociations, selon nos informations. L?Ugta a pressenti cette lenteur et averti qu?elle n?acceptera aucun atermoiement dans l?application des décisions de la tripartite. Le syndicat a, en effet, l?habitude de s?entendre dire que la trésorerie des entreprises est défectueuse et qu?une hausse des salaires risque fort de déséquilibrer davantage leur état financier. En tout état de cause, le patronat et les travailleurs n?ont plus qu?un mois et quelques jours pour aplanir leurs différends et soumettre leurs propositions au Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia. Ce dernier mise beaucoup sur la stabilité sociale pour organiser la prochaine élection dans le calme et faire oublier le ton dur adopté à l?égard de certaines catégories de travailleurs. Ouyahia voudrait, selon certaines sources, aboutir rapidement à la finalisation de la révision des conventions collectives tout en essayant de ne pas trop alourdir le budget des entreprises ni celui de l?Etat. Or, les syndicats pensent au contraire que le moment est venu pour le gouvernement de se montrer généreux et faire profiter leurs adhérents des retombées de la manne financière. Ce point de vue ne recueille pas le consensus et il est considéré comme dangereux par certains syndicats qui veulent découpler la politique et l?économie en misant plutôt sur une vue de longue portée au lieu de se limiter à des initiatives conjoncturelles. C?est ce qu?a dit Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien.