C'est à l'appel du Snapap que les travailleurs de divers secteurs tels que les communaux, les finances, l'enseignement supérieur et la formation professionnelle se retrouvent ce matin devant le siège du ministère du Travail pour exprimer une fois de plus leur mécontentement. Une grève de deux jours dans la Fonction publique est déjà annoncée pour le 16 juin prochain. C'est dans une ambiance marquée de contraste que les travailleurs algériens “fêtent” la journée du 1er Mai. Si du côté officiel, le gouvernement et l'UGTA se félicitent d'avoir marqué cette date par la signature de conventions de branches dans 20 secteurs, ce n'est pas le cas de la base, à savoir les travailleurs. En effet, même le hasard de calendrier a fait que le 1er Mai coïncide avec la journée du repos hebdomadaire et non un jour de semaine dont auraient pu bénéficier de nombreux travailleurs. En un mot, le 1er Mai officiel est aux antipodes de celui de la classe ouvrière qui a profité de cette journée pour préparer la relance de la protestation. À vrai dire, même si elle a été marquée par de courtes trêves, la contestation sociale va crescendo au fil des mois et au fur et à mesure que la position des pouvoirs publics se radicalise. La bataille syndicale reprend de plus belle en ce début du mois de mai. Et cette fois-ci, c'est le Snapap aile Rachid Malaoui qui est en tête de la valse de la grogne sociale. C'est à chacun son tour depuis ces derniers mois. Le ministère du Travail, qui a ouvert ses portes ce samedi pour accueillir les responsables de la Centrale syndicale et du patronat, ne manquera pas certainement de les barricader sous haute surveillance ce dimanche. La raison ? Les organisations syndicales affiliées au Snapap s'y retrouveront ce matin pour un sit-in. “Nous avons eu l'accord pour prendre part au sit-in de plusieurs conseils sectoriels affiliés au Snapap. Nous citerons les travailleurs communaux, la formation professionnelle, les finances et l'enseignement supérieur”, nous dit Mourad Tchiko du Snapap. Et de préciser que cette action se veut être une énième tentative en vue d'inciter les différentes tutelles à lancer un processus de négociations et parvenir à des solutions. “Le sit-in est un message, voire un appel, pour des négociations entre les différentes parties. Nous voulons faire entendre notre voix et nous sommes prêts au dialogue, il suffit juste de nous ouvrir les portes”, note encore le coordinateur du Snapap. Et de hausser le ton : “Tant que les pouvoirs publics ferment les portes des négociations, nous accentuerons la protestation et nous comptons recourir à tous les moyens garantis par les lois et la Constitution.” Un appel a été déjà lancé par l'organisation dirigée par Rachid Malaoui pour une grève de deux jours dans la Fonction publique le 16 juin prochain. D'ici là, le syndicat tentera de briser le silence des pouvoirs publics sinon “d'autres actions de protestation seront programmées”, avertit encore Mourad Tchiko. L'option d'action commune pour grossir les rangs est très prisée ces derniers temps par les différentes formations syndicales. “Nous envisageons de prendre attache avec d'autres syndicats affiliés au Snapap pour lancer des actions communes et élargir notre mouvement de protestation”, nous dit Ali Yahia, porte-parole du syndicat des communaux.