Constat n Les maladies mentales ne cessent d'augmenter en Algérie avec une ascension particulière pour la schizophrénie. Selon le Pr Kacha, on en dénombre 150 000 cas et un Algérien sur dix souffre de traumatismes psychiatriques ou de dépression nerveuse. Selon des données fournies par le président de la Société algérienne de psychiatrie, le Professeur Kacha, la prise en charge actuelle n'est pas à même de satisfaire les besoins sans cesse croissants de malades mentaux. Le Pr Kacha qui avance le chiffre de 5 000 lits pour 500 psychiatres, soit un psychiatre pour 60 000 habitants a insisté, lors du congrès international de psychiatrie consacré à la situation mentale dans le monde arabe, sur «la création d'une direction de santé mentale au niveau politique susceptible de booster la législation sur les droits de santé des malades et le développement de la spécialité». Autre mesure d'urgence proposée par l'intervenant : la formation des médecins généralistes pour devenir des psychiatres et pouvoir répondre à cette demande en constante progression. Il s'agit, pour le Pr Kacha, d'un problème aussi «de carrière et d'organisation». «Nous avons un bureau de santé mentale qui n'est pas suffisamment étoffé et peu efficace pour gérer les différents secteurs de psychiatrie», a t-il ajouté. Devant ces chiffres et ce constat accablant, le président de la Société algérienne de psychiatrie, organisatrice de cette rencontre, plaide pour «la création à l'échelle ministérielle d'une véritable sous-direction de santé mentale qui prendrait en charge les problèmes d'organisation et de perspectives». Toutefois, la tendance à la hausse des maladies mentales est aussi valable pour les pays arabes, affirment les psychiatres arabes, réunis à ce rendez-vous. Les participants de l'Egypte, de la Tunisie et du Maroc ont, d'ailleurs, plaidé pour la mise en place d'une politique nationale de santé mentale afin de réduire le taux de prévalence des troubles mentaux, notamment la dépression nerveuse. «La prévalence de la dépression augmente de façon alarmante toutes les dix années dans le monde et dans les pays arabes», ont mis en garde des psychiatres à l'ouverture de ce congrès international. Les statistiques montrent que dans les pays cités, la dépression est en constante progression et touche beaucoup plus la gent féminine pour diverses causes, selon les praticiens qui ont cité, entres autres, la crise socio-économique, le chômage, les mutations socioculturelles....