La schizophrénie est la maladie mentale chronique la plus fréquente. Plus de 300 000 personnes, soit quelque 1% de la population algérienne, souffrent de cette maladie, définie comme une psychose qui se manifeste par la désintégration de la personnalité, et par la perte du contact avec la réalité. C'est ce qu'ont révélé des spécialistes en psychiatrie lors d'une rencontre algéro-française à Alger sur les troubles psychotiques : entre modèles et pratiques. Selon les intervenants, les facteurs intervenant dans cette pathologie sont multiples : biologiques, psychologiques et sociologiques qui se mêlent pour faire basculer l'individu dans la maladie. Alcoolisme, tabagisme et toxicomanie constituent aux côtés de facteurs génétiques et environnementaux autant de causes de cette pseudo-démence a expliqué le Pr Amine Benyamina, de l'hôpital Paul Brousse (Paris).Le cannabis vient en tête de liste des drogues à l'origine de cette affection psychotique, ajoute-t-il. A propos du tabagisme, le Pr Benyamina a souligné qu'il intervenait dans ce cas, mais à moindre degré, cette relation n'ayant pas encore été définitivement établie. Il a préconisé en ce sens un diagnostic précoce de la psychose et de ses rapports avec la toxicomanie, appelant à la mise en place d'un réseau de communication entre les professionnels de la santé et les malades, outre la prise en charge des aspects scientifiques pour permettre aux décideurs d'assurer le traitement et de réduire le taux d'atteinte. Pour sa part, le Dr Farid Kacha, chef de service psychiatrie de l'hôpital du Cheraga (Alger), a précisé que la science avait nettement progressé en matière de prise en charge de la psychose, déplorant que ces avancées n'aient pas été accompagnées d'initiatives thérapeutiques ciblées, d'où le nombre croissant d'individus atteints.