Evénement n A quelques encablures seulement de Dou El-Hija, le mois du Grand pèlerinage dans la vieille tradition musulmane, les préparatifs vont bon train. Le premier vol à destination des Lieux Saints de l'Islam aura lieu le 24 novembre depuis l'aéroport Rabah-Bitat Les Salines de Annaba. 151 vols sont prévus de nos différents aéroports pour acheminer les quelque 35 900 hadjs algériens directement vers Médine et non pas Djedda comme d'habitude. D'ici à là, la campagne des préparatifs bat son plein avec une profusion de nouveautés, comme l'explique M. Tamine, l'un des proches conseillers du ministre des Affaires religieuses. En premier lieu : un quota supplémentaire de 1 000 visas hadjs accordés aux Algériens par les autorités saoudiennes, ce qui est perçu, dans le département de Ghoullamallah comme «un gage d'exemplarité de la part des Algériens». Mais outre cette raison, il s'agit surtout d'alléger un peu le fardeau sur les services consulaires du royaume qui se voient envahis, habituellement et en pareille circonstance, par une marée de demandeurs de visas appelés communément «les pèlerins libres» ou carrément «ahrar», qui vont jusqu'à dormir à la belle étoile devant l'ambassade du royaume de l'Arabie saoudite, rien que pour obtenir le très prisé document. Dans un autre registre, il est à signaler que le nombre des agences privées passera cette année de 12 à 16, «histoire d'impliquer davantage le privé dans la gestion du Hadj», argumente-t-on. Les 16 agences auront à se départager un quota de 4 000 visas sur passeports ordinaires. La deuxième nouveauté concerne le plan des vols. «Dorénavant, le débarquement se fera à Médine et non à Djedda comme par le passé», nous fera savoir le même responsable du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs. «De cette manière, on épargnera à nos pèlerins la fatigue qu'ils peuvent endurer s'ils ont à parcourir quelque 450 km de route par bus, c'est-à-dire entre Djedda et Médine. Ils regagneront, ainsi, leurs lieux d'hébergement dès qu'ils s'acquitteront de la taxe du hadj, obligatoire à chaque pèlerinage», déclare-t-il encore. Dans le même ordre d'idées, des conventions seront signées très prochainement avec des sociétés saoudiennes qui disposent de bus confortables et modernes en vue d'assurer «les meilleures conditions de transport à nos hadjs». Troisième nouveauté : «un contrôle médical rigoureux et sans la moindre complaisance». Motif : «Par le passé, notre mission médicale a eu à traiter plusieurs cas de folie ou de maladies graves dans les rangs de nos hadjs. Si ces malades se sont retrouvés au hadj, c'est que des certificats médicaux de complaisance ont été rédigés à leur profit, avec la complicité de parents qui voulaient visiblement s'en débarrasser ou alors par d'autres qui pensent à tort que laisser un père ou une mère mourir à La Mecque est le plus beau acte de foi qui soit.» Encore une nouveauté, elle a trait à la liasse de riyals, la monnaie saoudienne, que les pèlerins auront à dépenser durant leur dur périple. «D'un commun accord avec la Banque d'Algérie, nous avons décidé de régler le problème de l'argent ici même en Algérie, bien avant le départ. Chaque pèlerin aura alors son enveloppe non pas à Médine, comme cela se faisait par le passé, mais ici en Algérie», affirme encore notre interlocuteur.