Les répertoires de Dahmane El-Harrachi, Mohamed Mazouni, Slimane Azem, Aït Menguellat ou Matoub Lounès viennent d'être repris dans un récent album appelé «Origines contrôlées» , signé par Mouss, ex-membre du groupe Zebda et son frère Hakim. Les chansons au nombre de treize mêlent trois langues : arabe, kabyle et français. «Affectivement, c'est très important pour nous car c'est le répertoire de nos parents, et politiquement, on trouve ça passionnant : ça nous renvoie à une réflexion sur notre identité, une identité en mouvement» explique Mouss. L'album est, selon l'artiste, une empreinte culturelle contre… la politique de l'ADN. «Pour nous, la famille est culturelle, pas génétique. On n'est pas dans une logique de droit du sang», poursuit-il. Certaines chansons de l'album laissent entrevoir un sentiment ambivalent à propos du pays d'adoption et du pays d'origine. Dans «La carte de résidence», écrite pourtant dans les années 60, Slimane Azem évoque la question bien actuelle des papiers. Et Mouss souligne, «même s'il parle de la souffrance des immigrés, des contrôles, il y a une vraie affection, un attachement réel et une proximité presque familiale avec la France quand il dit : «C'est vraiment dommage / Le racisme et le chômage / Heureusement qu'il y a des sages / C'est le prestige de la France / C'est la raison de l'espérance». Au sein du groupe Zebda ou du collectif toulousain des Motivé-e-s, lui et son frère ont toujours mêlé musique et militantisme et comme le dit Mouss «d'une manière pas dogmatique ni idéologique, c'est pour ça que c'est fabuleux, la culture».