Mouss et Hakim ont entamé dès le début de cette année un harassant périple français qui les mènera le 5 février à Canteleu / Espace Culturel François Mitterrand, puis le 10/02 à Bagnolet / Le Cin'hoche, puis le 19/03 à Montceau les Mines, Salle Bourdelle et ainsi jusqu'au mois de mai prochain.Les deux frères connu déjà du public algérien pour avoir enflammé la salle Ibn Zeidoun de Riadh El feth à la faveur de deux concerts en avril 2008. Issus du groupe Origines contrôlées, (ex-Zebda), les deux frères à l'accent toulousain très prononcé ne s'étaient pas produits seuls, mais en compagnie d'une dizaine de personnes. Les deux frères Mouss et Hakim ont tracé leur chemin depuis leurs premiers succès au sein de Zebda. L'émigration algérienne en France qui a nourri leur enfance et leur adolescence à Toulouse, ne les a pas défait de leur kabyle qu'ils parlent confortablement, mais les deux frères ont déclaré avoir fait des efforts en travaillant avec Rachid Benallaoua pour ce qui devait l'être en arabe comme " Chehilet laâyani " de Cheikh El Hasnaoui ou encore " Bahdja beidha mat'houl " de Dahmane El Harrachi. On a ainsi eu droit à Slimane Azem (dédicace spéciale avec " La Carte de résidence " et " Azgar yaâqal gmas "), El Hasnaoui (" Maison blanche "), Matoub Lounès (" Avrid "), Idir (" Awah awah "), Lounis Aït Menguellet (" Telt iyyam dhil aâmriw "), Djamel Allam (" Gatlato ") et Mazouni (" Adieu la France").Pour leur duo fraternel, les Toulousains se sont offert les services de Rémi - ex-Zebda également - ainsi que du parolier Marc Estève (parolier d'Art Mengo). Origines Contrôlées fait étrangement écho au nom d'un film sorti en 2001 et réalisé par Zakia Bouchaâla et Ahmed Bouchaâla. " Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens ", viennent rappeler Mustapha et Hakim Amokrane qui ont régulièrement repris sur scène des chansons de Slimane Azem, Lounis Aït Menguellet et Djamel Allam. Dans la lignée de 100% Collègues et de Motivés, ces deux transfuges de Zebda récidivent avec Origines contrôlées et se font les passeurs d'un précieux répertoire de chansons de l'immigration algérienne des années 40 à 70, écrites et popularisées par des poètes - musiciens - travailleurs en usine. Cet album, qui comprend des chansons de Slimane Azem, Cheikh El Hasnaoui, Mohamed Zerbout, Dahmane El Harrachi, Lounis Aït Menguellet, Lounès Matoub, Djamel Allam et Mohamed Mazouni, a été enregistré en live studio en compagnie notamment de vieux compagnons de route de Mouss et Hakim comme Serge Lopez ou Jean-Luc Amestoy. "On n'est pas des immigrés, c'est important de le dire, explique le chanteur. L'arabe, le kabyle, le thaïlandais, le portugais sont des langues pratiquées en France depuis très longtemps, cela ouvre le débat de l'identité en mouvement", se défend Mouss.Dans la continuité de leur travail sur la mémoire, Mouss & Hakim et leurs invités étaient sur la scène du Théâtre national de Toulouse à la faveur de la 4è édition du Festival Origines contrôlées qu'ils ont contribué à créer. Mouss & Hakim ont été par ailleurs régulièrement revus aux côtés de Cheb Mami, Brigitte Fontaine ou Tiken Jah Fakoly, alors qu'ils confectionnent leur album, Atmosphériques / Universal, 2005. Concocté par les deux frères en compagnie de Rémi Sanchez, un autre transfuge de l'aventure Zebda, Mouss & Hakim... le contraire est mixé par Jean Lamoot. Résolument rock, l'album, qui se nourrit de ce qu'ils ont toujours écouté des Clash à la Mano Negra, comporte 11 chansons signées Magyd Cherfi, Marc Estève (Art Mengo, Henri Salvador, Enrico Macias) et... Claude Nougaro qui leur a offert "Bottes de banlieue". Soucieux pour sa part de témoigner d'une histoire originale et déjà longue de fraternité et de musique, Magyd Cherfi leur a écrit (" Le Hak et le Mouss ") qui les fait scander : " Moi c'est lui, y a rien à faire, lui et moi c'est la paire ". Les frères qui sont connus pour avoir à eux seuls l'énergie d'une équipe de foot lâchée sur scène , sont donc en tournée jusqu'au mois de mai. Rachida Couri