Résumé de la 127e partie n Renard assure la police qu'il va libérer les otages. Il ne dit rien sur la bombe qui va faire sauter la cachette… L'autobus stoppa au terminus des lignes intérieures. Il fit trois cents mètres vers l'entrée réservée aux voyageurs de l'American Airlines. Un employé enregistrait les bagages. Il ne tenait pas à trimbaler tout ce fourbi. Il sortit son billet. Il était au nom de Rommel. Rommel le Renard du Désert. C'était le nom qu'il comptait utiliser en Arizona. «Vous enregistrez ces trois bagages, monsieur ? — Non. Pas celle-ci» Il éloigna de l'employé la valise qui contenait l'argent. «Désolé, monsieur, je crains que vous ne puissiez prendre une valise de cette taille à bord. — Il le-faut !» Il tenta de réfréner l'intensité de sa voix. «J'y ai des papiers sur lesquels je dois travailler.» L'employé haussa les épaules. «Très bien monsieur, je pense que l'hôtesse pourra toujours la mettre dans le placard de la cabine si c'est nécessaire. Il était 9h 28 et il avait de nouveau faim. Mais d'abord, il devait téléphoner. Il choisit un téléphone dans le coin le plus reculé de l'aérogare et écrivit ce qu'il voulait dire afin de ne pas faire d'erreur. Il imagina ce que penserait Peterson en recevant le message. Il obtint rapidement la communication avec les pompes funèbres. A voix basse, Renard dit : «On va faire appel à vous pour une levée de corps. — C'est entendu, monsieur. Qui est à l'appareil ?» L'autre voix était contenue. «Etes-vous prêt à prendre un message ? — Certainement.» La voix de Renard changea, se fit plus rude. «Ecrivez-le, ensuite vous me le relirez, et faites attention de bien comprendre.» Il commença à dicter, se réjouissant du halètement bouleversé à l'autre bout de la ligne. «Maintenant, relisez», ordonna-t-il. Une voix tremblante obtempéra, et soupira ensuite : «Mon Dieu, je vous en prie...» Renard raccrocha en souriant. Il entra dans une cafétéria de l'aéroport et demanda du bacon, des petits pains, un jus d'orange et du café. Il mangeait lentement, regardant les gens se presser autour de lui. Il commençait enfin à se détendre. Le souvenir du coup de téléphone aux pompes funèbres le secouait tout entier d'un rire irrépressible. Au début, il avait pensé les prévenir d'une explosion dans la ville de New York. A la dernière minute, il avait changé pour l'Etat de New York. Il imaginait les flics en train de devenir chèvres. Ça leur ferait les pieds. Arizona, terre du désert peint. Regarder le gosse dans les yeux avait été nécessaire. Il n'aurait plus à les fuir désormais. Il se représenta Grand Central à onze heures trente. La bombe exploserait. Le plafond tout entier s'écroulerait sur Neil et sur Sharon, des tonnes et des tonnes de ciment. C'est aussi facile de fabriquer une bombe que de réparer une voiture. Vous n'avez qu'à lire ce que l'on a écrit sur la question. A présent, le monde entier voudrait savoir qui était Renard. On allait sans doute écrire sur lui, comme on l'avait fait sur Rommel. (à suivre...)