Notre hymne national, dont chaque parole est l'écho du râle de nos martyrs, est malmené. Tantôt, on l'ampute d'un couplet. Tantôt on le recomplète. Des cassettes circuleraient même dans une version clandestine. A défaut d'être joué convenablement, Kassamen serait-il l'objet d'un enjeu politique ? Il y a quelques jours un scandale sans précédent a secoué l'école algérienne : l'hymne national a été amputé d'un passage qui a une relation directe avec l'histoire de l'Algérie. Cette amputation s'est produite dans le livre d'histoire de la 5e année primaire. Le passage manquant interpelle la France en ces termes : « ô France! le temps des récriminations est révolu...» et annonce le début de la Guerre d'indépendance (1954-1962) contre l'ancienne puissance coloniale. Révélée par la presse nationale (ce n'était même pas par le département de Benbouzid et ses commissions de réformes et de contrôle), cette affaire a immédiatement défrayé la chronique, suscitant, un peu partout, des réactions. L'affaire a même été portée devant la justice. Cependant, de nombreuses questions légitimes et légales se posent. D'abord pourquoi les responsables du secteur (commissions d'élaboration des manuels scolaires, inspecteurs et même enseignants) n'ont-ils pas détecté cette erreur plus tôt ? (L'année scolaire 2007 a débuté il y a 3 mois ), la seconde question : une telle erreur n'est-elle pas d'abord de la responsabilité des dirigeants du secteur ? N'aurait-on pas trouvé trop rapidement des boucs émissaires ? Et enfin une dernière question : le fait que cette affaire a coïncidé avec la commémoration du 51e anniversaire du déclenchement de la Guerre de l'indépendance, ne serait-il qu'une coïncidence ?