Sous les auspices de l'ambassade de France à Alger et Sora Productions, le film Paris de Cédric Klapish (Le péril jeune, Un air de famille, L'Auberge espagnole, Les Poupées russes) a été projeté vendredi dernier à la salle Ibn Zeydoun. Après avoir réalisé son périple, son Magical mystery tour à lui, son tour d'horizon filmique à Londres, Barcelone ou encore St-Petersbourg, Cédric Klapish, l'enfant terrible et de la balle du cinéma français, a observé une halte dans sa ville natale. Un besoin vital, peut-être banal, mais une sorte de retour aux sources. Aussi, l'enfant « prodige » amorce un retour tonitruant en disant : « Paris, vaut bien une messe ! » Du coup, Cédric Klapish, sans jeu de mots, amoureux et amant transi tient son pari. Ainsi, il consigne une ode, déclare et déclame sa flamme à Paris à travers un film fonctionnant comme Short Cuts de Robert Altman. Une nouvelle œuvre de Cédric Klapish à tiroirs puisque déclinant plusieurs histoires mises en... « Seine » avec brillance, élégance et grande classe. Une fresque urbaine et foncièrement parisienne fleurant bon Paname et ses senteurs cosmopolites et ses sautes d'humeur. Tantôt canaille, tantôt « bagatelle », tantôt passionnée, tantôt chagrine, tantôt fière, tantôt mutine, insouciante... Enfin, c'est un hymne à l'amour de Paris. Et puis, Paris, c'est elle la vedette du casting. Elle ne fait pas de la figuration ! Au contraire ! Elle tient le haut du pavé et le premier rôle. Le pitch ? L'histoire pivot du film porte sur celle d'un Parisien qui découvre qu'il est atteint d'une maladie grave et qu'il va bientôt mourir. Condamné, son regard change aussitôt et devient neuf et différent sur tous les gens qu'il croise. Le fait d'envisager la mort met soudainement en valeur la vie. La vie des autres et celle de la ville tout entière.Tout devient important et intéressant à ses yeux. Autour gravitent les histoires des maraîchers, une boulangère, une assistante sociale, un danseur, un architecte, un SDF, un prof de fac, une mannequin, un harrag camerounais (clandestin de fortune)... Entre amour et glamour, malvie, espoir et désespoir, préjugés et tolérance, enchantement et désenchantement et autres problèmes existentiels et existentialistes, Cédric Klapish, de par son œil design, réunit tout ce beau monde dans une bonne intelligence parisienne et ce, en exhibant de belles cartes postales de Paris qui veille et s'éveille, de Paris qui râle et régale. C'est sûr, Cédric Klapish a bien su filmer sa ville. Il brosse un portrait réhabilitant Paris avec ses défauts, ses atouts et atours et contours majeurs par opposition aux stéréotypes de ce côté « snobinard et cocardier ». La preuve ! Cédric Klapish rend hommage à Paris comme le fait Woody Allen à New York. Et puis le casting de rêve ! Romain Duris, acteur attitré de Cédric Klapish est époustouflant, Albert Dupontel grandiose, Audrey Marnay contre toute attente crève l'écran, Fabrice Luchini, un immense acteur et d'un talent créatif hilarant, Juliette Binoche, une grande sensibilité, François Cluzet, Mélanie Laurent, Gilles Lellouche, Julie Ferrier. Et puis Zinedine Soualem, l'alter ego de Klapish, une valeur sûre du cinéma français. C'est sûr, dans le film de Cédric Klapish, ça balance pas mal à Paris. Paris est à l'affiche de la filmathèque Mohamed Zinet de Riad El Feth, tous les jours (13h-15h-18h)