Terreur n Des agissements dans le secteur de l'immobilier dépassent tout entendement. Un monde érigé, bien sûr, pour certains, par un code de… la jungle. L'argent est le maître mot… Les faits remontent au début de l'année 2003, lorsque M. Taher achète une maison pour 300 millions de centimes. Il était loin de se douter que le vendeur et son épouse étaient non seulement simples locataires des lieux, mais aussi grands spécialistes de l'escroquerie immobilière. Le vendeur qui se faisait passer pour le propriétaire, a réussi à abuser de la confiance de M.Taher, car il a même réussi à se procurer un faux acte de propriété qu'il a présenté devant le notaire. Quatre années après, quelle ne fut pas la surprise de M. Taher et de sa petite famille de quatre personnes quand ils découvrent l'identité du vrai propriétaire du logement qui les a sommés de quitter les lieux sous peine de poursuites judiciaires. Ce qui fut fait, puisque le tribunal de Chéraga donnera gain de cause au propriétaire pour récupérer son logement. Certain qu'il avait été victime d'un escroc, M. Taher a contacté le faux propriétaire. Ce dernier craignant d'être découvert et poursuivi pour de nombreuses autres arnaques, a préféré restituer l'argent à M. Taher en lui remettant un chèque bancaire qui s'est avéré être sans provision. Dépité, M. Taher finit par attaquer le couple en justice, c'est ainsi que le mari sera condamné à trois ans d'emprisonnement et à une amende de 100 000 DA (comme l'attestent les documents qui nous ont été fournis par M. Taher). Quant à la femme de l'escroc, elle court toujours. Depuis une année, la famille Taher vit dans des conditions lamentables. Sans toit, la famille vit sous une tente dressée devant le bâtiment, où elle pensait avoir «acquis» son logement. Les conditions de vie de cette famille originaire de Meftah, dans la wilaya de Blida, sont insupportables. Sans électricité, sans eau, les enfants sont parfois contraints de faire leurs besoins dans les environs. La semaine dernière, durant les intempéries, la famille Taher dit avoir souffert le martyre car leur tente, n'ayant pu supporter les fortes précipitations, s'est affaissée sous le poids des eaux. La famille a été prise en charge par les riverains qui l'ont hébergée, à tour de rôle, durant 8 jours. Les enfants de M. Taher (deux filles de 15 et 9 ans et un garçon de 12 ans) sont exposés à un véritable danger durant cet hiver qui s'annonce très froid. Ces derniers sont traumatisés et n'arrivent pas à comprendre, comment, eux, qui vivaient dans une immense villa à Meftah – que la famille a fuie à cause du terrorisme – se retrouvent aujourd'hui sous une tente de 3 m2. Quant à l'infortuné père, victime de la bêtise humaine et d'individus sans scrupule qui abusent de l'ignorance de simples citoyens, il ne demande qu'à être relogé dans une maison digne de ce nom ou, à défaut, de récupérer son argent qu'il dit être le fruit de ses économies représentant des années de dur labeur.