Danger n Avec 20 000 décès par an, le cancer constitue la première cause de mortalité dans notre pays. Le cancer qui est, en fait, un terme générique désignant plus de 200 maladies différentes, touche aujourd'hui une frange importante de la population algérienne. Il prend chaque année davantage d'ampleur comme une tumeur maligne qui s'étend et détruit les cellules saines qu'elle trouve sur son passage. En 2006, environ 26 000 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués aux quatre coins du pays avec une répartition presque équitable entre les deux sexes : 12 700 chez les hommes et 13 400 chez les femmes. 5% des cas de cancer décelés ont été enregistrés chez des enfants. A propos du cancer pédiatrique, environ 1 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Or, l'incidence de la maladie serait beaucoup plus élevée selon les spécialistes, entre praticiens et chercheurs, qui parlent de 30 000 nouveaux cas de cancer chaque année. Le cancer du sein reste le plus répandu avec quelque 3 500 cas, suivi du cancer du côlon-rectum avec environ 2 000 cas diagnostiqués, un peu moins de 1 700 cas pour le cancer du poumon et, enfin, 1 200 cas de cancer du col de l'utérus. Selon les données disponibles, le nombre d'hospitalisés, durant l'année 2005 dans les différentes structures de prise en charge, a été de quelque 55 000 malades. Il constitue la première cause de mortalité en Algérie avec 20 000 décès par an. Comparé au nombre total de décès qui est de 170 000, ce chiffre est alarmant, de même que le rythme d'évolution de la maladie. En moins de 15 ans, de 1986 à 2000, le nombre de cancers diagnostiqués est passé du simple au double. De 30 000 par an aujourd'hui, le chiffre augmentera de 50% pour atteindre 60 000 chaque année si rien n'est fait notamment au niveau de la prévention et de la détection précoce ou à un stade utile pour reprendre le jargon des spécialistes. Plusieurs facteurs sont derrière cette évolution inquiétante. En sus de l'espérance de vie qui a sensiblement augmenté ces dernières années pour atteindre 73 ans, selon les dernières études du Conseil national économique et social. il y a lieu, également, d'incriminer les changements de mode de vie et les comportements nouveaux comme le tabagisme qui est, à lui seul, à l'origine d'une part importante de cancers. Et non seulement, comme on tend souvent à le croire, du cancer du poumon, puisque le tabac avec ses différentes variantes (cigarette, tabac à priser ou à mâcher) est responsable de beaucoup de cancers. Globalement, ce sont environ 40% de l'ensemble des cancers diagnostiqués annuellement en Algérie qui sont dus au tabac. Outre le tabac, les changements de comportement, certains cancers sont dus à la présence d'agents infectieux.