Du côté des Trois-Horloges, le camion Sonacome roule à faible allure avec les feux arrière allumés. Entre deux cages d'escaliers, on trouve des montagnes de détritus avec une flopée de chats tout autour. Mais ce genre d'îlots existent dans les différentes artères et ruelles du grand quartier algérois. L'équipe, tout en vert, se dépêche pour vider les grands bacs. Les gros déchets qui jonchent le sol posent problème pour les quatre hommes et au chauffeur qui est obligé d'aller lentement, quitte à créer un embouteillage. Il faut du temps et beaucoup de travail pour tout enlever. Les klaxons fusent de partout et c'est ce qui dérange le plus, les agents de la propreté, obligés de faire le nettoyage avec du vacarme plein les oreilles. «Bab El-Oued est la capitale des ordures ménagères. Des tonnes sont déversées quotidiennement», souffle encore le chef de section. Les six bennes tasseuses et les quelques camions qui sillonnent de nuit le grand quartier s'avèrent un bien maigre dispositif. «La seule fois où du renfort nous a été accordé, ce fut la veille de la venue de Chirac», nous a fait savoir un vieil éboueur.