Résumé de la 2e partie n Béatrice et sa mère tombent face-à-face avec le monsieur qui est apparu dans le rêve de la petite fille. Cette dernière voulait lui parler, mais sa mère a refusé… Elle aurait bien voulu entendre le son de sa voix. Mais Mme Lemonier a tourné les talons, et elle fait remarquer à Béatrice : — Et d'abord, rien ne dit qu'il soit Français, ce monsieur. Suppose qu'il soit Allemand ou Tchécoslovaque. Qu'est-ce qu'on va lui dire ? Béatrice ne trouve rien à répondre. Maman a raison. Elle se sent bien incapable de dire «bonjour» en tchèque... A ce moment précis, Mme Lemonier et sa fille entendent le bruit d'un choc. Comme si deux voitures venaient de se percuter de plein fouet. Pourtant, il ne s'agit pas d'une collision. D'ailleurs, la circulation semble normale. Mme Lemonier s'écrie : — On dirait que ça vient de l'hôtel Taillefer ! Elle se met instinctivement à courir. Béatrice la suit comme elle peut. Le paquet de «puits d'amour» se remet à tanguer dangereusement au bout de la ficelle. Devant l'entrée de l'hôtel, le portier chamarré et son haut-de-forme ont disparu. Des gens sortent en courant. D'autres entrent tout aussi précipitamment. Quand Mme Lemonier parvient au bas des marches, des ambulances aux sirènes hurlantes viennent se garer en catastrophe devant le péristyle de marbre. Une voiture de police est là, ainsi que les pompiers qui entrent à toute vitesse. Déjà, les agents font un barrage et filtrent ceux qui se pressent. Mme Lemonier demande : — Qu'est-ce qui s'est passé ? L'agent à qui elle s'adresse l'interroge en guise de réponse : — Vous êtes cliente de l'hôtel ? Vous avez de la famille qui loge ici ? — Non... oui, je viens voir ma... ma tante ! Mme Duffaut ! Elle occupe la chambre 323. Que s'est-il passé ? Un officier s'approche et explique : — C'est un problème d'ascenseur ! — D'ascenseur ! Qu'est-il arrivé ? — L'ascenseur de l'hôtel a eu une défaillance. Il est tombé depuis le troisième étage. — Mon Dieu ! Mme Lemonier se tourne vers Béatrice : — Pourvu que... «tante Charlotte ne se soit pas trouvée dedans. Elle m'a dit : «Si je m'ennuie trop en t'attendant je descendrai au salon de thé.» En définitive, la «tante» Charlotte est indemne, mais l'accident de l'ascenseur a fait six morts. On se perd en conjectures sur les raisons techniques. La direction de l'hôtel avait fait réviser l'installation juste avant le début de la saison. L'ascenseur, il est vrai, avait plus de cinquante ans d'existence. Mme Lemonier met deux heures avant de parvenir à rejoindre son amie Charlotte. Les «puits d'amour», sans doute peu adaptés à toutes ces péripéties, ne sont plus présentables. Béatrice trouve cependant que «les morceaux sont très bons et qu'on peut très bien les manger avec les doigts». Mme Lemonier explique à son amie Charlotte : c'est un vrai miracle ! Sans ce gros monsieur, Béatrice et moi nous aurions dû nous trouver justement dans l'ascenseur qui est tombé. Quel dommage ! Je ne saurai sans doute jamais qui était ce gros homme barbu au visage tout rouge. Béatrice objecte : — Mais, maman, qu'est-ce qui te dit qu'il existe vraiment ? Si ça se trouve, il n'existe que dans mon rêve...