A propos des chirurgiens généralistes qui sont autorisés à opérer en matière de gynécologie, le président de l'Ordre national des médecins estime que «là, c'est l'obligation qui fait la règle». «Dans la mesure où l'on n'a pas de gynécologue obstétricien ou gynécologue accoucheur, tout médecin a le devoir d'assister le malade sinon ce serait un crime de non-assistance à personne en danger», expliquera-t-il, faisant allusion à «l'immixtion» de praticiens qui, dans des zones éloignées et sans la moindre couverture sanitaire, se convertissent, l'espace d'une urgence, en gynécologues obstétriciens. A propos des fautes ou erreurs rapportées récemment par la presse et faisant état entre autres d'ablation de l'utérus et même de décès de femmes en couches, le Dr Bekkat Berkani répond tout simplement que «la césarienne est un acte chirurgical qui n'est guère compliqué et qu'au lieu de dénigrer le chirurgien sur lequel pèsent tous les soupçons, il faudra plutôt décoder les conditions elles-mêmes de l'intervention». «Y avait un médecin lors de l'intervention ? La vie de la parturiente était-elle en danger ? En somme, avant de juger un médecin, il faut connaître et comprendre toutes les circonstances dans lesquelles a été commise la faute ou l'erreur», corrigera-t-il, tout en jetant la balle aux pouvoirs publics au sujet du service civil. A ce sujet, le président de l'ONM n'est pas du tout tendre : «Le ministère de la Santé, à travers le principe du service civil, a cru pouvoir pallier le manque de médecins spécialistes en ventilant le plus grand nombre possible des médecins à travers le territoire national. Cette ventilation n'a pas porté ses fruits. il faudra donc revoir totalement les choses.»