Résumé de la 3e partie n Ne pouvant résister à l'appât du gain et ayant pourtant échappé de justesse au 1er piège tendu par le Roi, Fathi se laisse tenter encore une fois... Les gardes du Roi étaient embusqués partout le long du chemin : derrière les buissons, dans les fossés, aux créneaux des remparts. Ils furent stupéfaits de voir arriver une pareille caravane. Ils n'avaient jamais vu une fantasia pareille, avec des chameaux parés, des bédouins costumés comme des sultans, le tout dans un nuage de poussière dorée qui donnait à ce défilé une auréole de gloire et d'irréel. Les bras leur en tombaient. Ils tombèrent bien davantage quand ils se rendirent compte, après cet éblouissement, qu'il ne restait plus un louis d'or à terre. En effet, nos quatre compagnons avaient emmené leurs chameaux à la forêt où Fathi dégagea les jambes de ses bêtes de la glu mêlée à la poussière et aux louis d'or de la route. Il fit décanter cette boue et recueillit précieusement la seconde moitié du trésor royal. Pendant ce temps, les gardes déconfits étaient allés trouver le Roi : «Ya, Sidna... djazou el houaïch el kebar... «Sire !... Des bêtes très hautes sont passées au galop. Elles étaient habillées richement. Des chameliers chamarrés d'or les encadraient. Et maintenant, à terre, il ne reste plus un seul louis !...» Le Roi questionna : «Comment ces bêtes étaient-elles habillées ?» La moitié des gardes qui étaient embusqués contre le mur du palais, répondit : «Elles étaient habillées de rouge...» La moitié des gardes qui surveillaient sur l'autre rive de la route, dit : «Elles étaient habillées de jaune...» Le Roi conclut : «Vous dormiez tous !». Mais le Roi mettait un point d'honneur â retrouver les voleurs. Il se rendit donc chez le Cheikh el Moudabbar qui lui dit : «Un homme d'une pareille convoitise doit aimer non seulement l'or, mais tout ce qui vit et qui est beau. Que Votre Majesté fasse donc rechercher par ses serviteurs l'oie la plus belle qu'on ait jamais vue et qu'elle la fasse lâcher librement dans la rue en postant tous ses gardes alentour. Le voleur voudra la prendre. Mais l'oie va crier. On pourra donc être aussitôt alerté et se saisir de lui.» Après des recherches, on ramena au Roi une oie monumentale. Elle avait un plumage gris cendré, une poitrine et un cou de duvet immaculé, un large bec et des pattes d'or. Malgré sa grosseur, sa démarche dodelinante était aisée et elle portait haut la tête. Le Roi ne douta pas qu'une pareille oie (ouzza) serait irrésistible. On lâcha donc l'oie en liberté dans la ville. Bientôt, la rumeur publique atteignit Fathi toujours l'oreille tendue à chaque information. Il alla voir sa mère et lui exposa son projet de ravir l'oie. Sa mère s'y opposa : «N'y va pas. C'est un piège...» Les trois compagnons s'y refusèrent. Après les réserves d'or qu'ils avaient, on ne les compromettrait pas pour une oie ! (à suivre...)