Résumé de la 4e partie n Fathi se tire du second piège avec brio, mais un troisième lui est tendu avec une magnifique oie à la clé... Alors Fathi décida d'opérer seul. Il choisit le fil le plus long et le plus solide possible. Il attacha à son extrémité un hameçon garni d'une févette tendre. Puis il se revêtit d'un habit brodé d'or, s'enveloppa la tête dans un grand hamama (turban) et monta sur son cheval. Il arriva en marchant au pas près de l'oie et laissa traîner à terre son fil. L'oie vit la févette rebondir et traîner doucement sur le sol. Elle se précipita sur elle. Mais le cheval s'éloignait doucement, entraînant la févette. Et l'oie suivait toujours. Les gardes n'avaient d'yeux que pour le costume et la prestance du beau cavalier. Lorsqu'ayant pris du large Fathi sentit que la fève était avalée et l'hameçon bien accroché, il tira vivement, ramena l'oie à lui et partit au galop. Les gardes, déconfits, allèrent rapporter la chose au Roi. Cette fois, le Roi se fâcha. Il menaça le Cheikh el Moudabbar de terribles sanctions s'il ne trouvait pas de stratagème plus efficace. Celui-ci revint à sa première idée du festin public. Mais il préconisa de ne pas tergiverser avec des demi-mesures comme celle des moustaches coupées. Il faudrait, après avoir rassasié les invités de viandes et de vins, les inciter à la vantardise, obtenir d'eux des aveux et, quand on tiendrait le coupable, l'enchaîner sur-le-champ en lui attachant les deux bras avec des cordes solides en attendant l'aube. L'annonce du festin fut donc proclamée par les héraults du roi. Fathi demanda conseil à sa mère. Celle-ci lui dit : « N'y va pas. C'est un piège !...» Les trois camarades se refusèrent d'autant plus à y participer que Fathi avait décidé de tout avouer. Il se prépara donc à se rendre au banquet du soir. Mais, cet après-midi-là, on enterrait une vieille. Après l'enterrement, il déterra un bras de la défunte et l'emporta avec lui à la réception du monarque. Les gens se rassasièrent, mais Fathi resta sur ses gardes. Quand les provocateurs commencèrent à exciter les convives avec leurs fanfaronnades, Fathi, très lucide, se leva : «Toutes vos histoires sont des plaisanteries ! Tandis que moi, j'ai réellement dévalisé le trésor du Roi en deux fois. J'ai aussi volé l'ouzza (l'oie). Moi, je suis un vrai bon voleur...» Les gardes sautèrent sur lui. Il avait un de ses bras libres, mais l'autre était sous sa tunique et il ne laissa pendre au dehors de ce côté-là, que le bras qu'il avait déterré. On ligota donc son bras droit à ce bras mort. De telle sorte qu'au matin les gardes ne trouvèrent que leur corde au bout de laquelle pendait le bras de la vieille. Le Roi se rendit chez le Cheikh el Moudabbar auquel il donna sa dernière chance pour arriver à arrêter le voleur. (à suivre...)