Résumé de la 2e partie n Aidé de ses complices, Fathi réussit à dérober la moitié du trésor royal, mais tombe dans le piège tendu par le conseiller du roi en se vantant de son acte... Mais, à minuit, quand Fathi eut achevé sa digestion et récupéré sa lucidité, il essaya de comprendre les lieux, de se rappeler les évènements de la veille, enfin il se passa la main sur la figure pour achever de reprendre ses esprits. Il s'aperçut alors qu'il n'avait plus qu'une moitié de moustache. Il se rappela ses propos imprudents et comprit qu'il s'était démasqué. Il fouilla alors dans sa poche, en sortit un couteau et coupa de même une demi-moustache à tous les hommes qui l'entouraient. Au matin, les gardes qui veillaient sur la sortie, se trouvèrent devant une foule d'invités demi-rasés et comprirent que leur stratagème avait été déjoué. Ils les menèrent en prison provoquant une protestation générale. Le Roi informé rendit au jour les prisonniers et, fort déçu, retourna chez le Cheikh el Moudabbar. Le Cheikh el Moudabbar dit au Roi : «Nous allons essayer de sauver la moitié restante du trésor. Que Votre Majesté fasse semer des louis d'or sur toute la route qui passe devant son palais. Les gens vont les voir. Ceux qui sont honnêtes ne se baisseront pas pour les ramasser et viendront donner l'information. Mais le voleur ne pourra pas se dispenser de dérober quelques pièces. Vos gardes seront aux aguets et n'auront qu'à se saisir de sa personne.» Ainsi fut fait. Fathi qui était perpétuellement à l'écoute de tout ce qui se passait en flânant dans les rues de la ville, fut immédiatement informé par la rumeur publique de ce que des louis d'or étaient semés sur toute la grand'route. Il le constata d'ailleurs lui-même. Il alla donc voir sa mère et lui fit part de son projet de ramasser cet or. Sa mère lui dit «N'y va pas. C'est un piège...» Les trois autres camarades étaient du même avis. Mais Fathi poursuivit son propos. Il alla acheter dans un pays voisin deux cents chameaux et demanda à sa mère de lui préparer deux cents couvertures pour ces chameaux. Ces couvertures devaient être formées de deux pièces d'étoffe cousues par le milieu, de telle sorte que l'une des moitiés de la couverture, sur le flanc droit, était jaune et l'autre moitié, sur le flanc gauche, était rouge. Comme il était le chef, il ordonna à ses camarades d'aller à la forêt pour y recueillir dans les plaies des arbres de la glu tandis qu'il partit acheter de somptueux foulards de couleur or, des tuniques rutilantes et des ceintures de cuir rehaussées de corail pour lui et ses trois compagnons. Quand tout fut prêt, il enduisit de glu les pieds des deux cents chameaux. Les animaux furent revêtus de leur couverture. Les quatre garçons se costumèrent avec les chemla et les tuniques dorées en bédouins de féerie. La caravane fut massée en dehors de la ville sur la route semée de louis d'or. Puis, à un signal de Fathi, il fut convenu que les quatre caravaniers escortant leurs chameaux feraient défiler la troupe au grand galop sur la route qui passe devant le palais du Roi et jusqu'à la forêt. (à suivre...)