Opération n Un important réseau du crime organisé a été démantelé le 19 novembre dernier, dans la wilaya de Tizi Ouzou (lire InfoSoir du 02/12/2007). Les services de la police judiciaire ont fait preuve d'une grande efficacité dans la lutte contre ce nouveau phénomène, né de l'après- terrorisme. La neutralisation du réseau, dont la capacité de nuisance a été réduite de 80%, a été rendue possible après l'arrestation d'un chef des trois groupes qui le composent. Il s'agit du groupe de Bouhinoune, qui activait avec celui des Ouadhias et celui de Boghni. Celui-ci a été le dernier à tomber. Il était mené par un ex-policier, originaire d'Alger, radié des rangs de la police en 1997. Parmi son groupe, il y avait aussi un ex-gendarme. Les deux autres chefs de bande sont, comme celui de Boghni, des repris de justice notoires et qui doivent donc se connaître entre eux pour, par exemple, avoir fait de la prison ensemble. Lorsqu'un chef apprend qu'un vol de véhicule a été commis dans une région donnée, il s'y rend pour tenter d'identifier l'instigateur, il entre en contact avec lui et les deux conviennent d'un rendez-vous dans une zone «neutre». Les têtes de bandes préparaient des coups et se chargaient d'informer leurs éléments. Ce qui fait que les malfaiteurs d'un groupe ne connaissaient pas les membres de l'autre groupe avec lequel ils activaient. Selon M. Bouda, chef de la cellule d'analyse criminelle, les réseaux du crime organisé font preuve de plus de discrétion. D'ailleurs, des erreurs liées à cette exigence peuvent être à l'origine de ruptures et cela a failli se produire au sein des réseaux de vol de véhicules qui avaient été démantelés. Le chef de groupe des Ouadhias et celui de Boghni avaient convenu d'un rendez-vous à Ouaguenoune pour préparer un vol dans la zone de Tala Atmamen, l'un des deux responsables avait ramené avec lui une personne que l'autre ne connaissait pas, une dispute a alors eu lieu, à cause de la présence de ce troisième élément. L'affaire qui devait avoir lieu le lendemain, avait été retardée d'une vingtaine de jours. C'est dire le climat de suspicion qui régnait au sein du réseau. Avec le démantèlement du réseau, c'est la sécurité qui revient sur les routes de la wilaya de Tizi Ouzou, mais comme le dit le commissaire de la police judiciaire, «tant qu'il reste un seul élément en activité, la menace demeure», la vigilance est de mise dans une région où la faible couverture sécuritaire, notamment par le corps de la Gendarmerie nationale et le relief accidenté et boisé de la région qui est à plus de 75% montagneuse, encouragent l'apparition du banditisme.