Anomalie n «Il est absolument intolérable que les couples souscrivant à la Caisse d'assurance militaire aient le droit au remboursement des actes en nombre infini d'AMP, alors que le commun des citoyens n'y a pas droit.» Même si la prévention et le «traitement des infertilités font partie intégrante des objectifs nationaux» comme le stipule l'instruction du ministère de la Santé n° 300 du 15 mai 2000 fixant les bonnes pratiques en AMP, beaucoup de problèmes entourent la pratique. Selon les professionnels, l'un des premiers obstacles à l'accès des couples à l'AMP réside dans le coût prohibitif des traitements et de la prise en charge non remboursés par la CNAS. «Une tentative de fécondation peut coûter plus de 100 000 DA au patient et la sécurité sociale ne rembourse pas», déplorent les intervenants. «En Algérie, il est aberrant de constater qu'il y a une politique de deux poids deux mesures. Il est absolument intolérable que les couples souscrivant à la Caisse d'assurance militaire aient le droit au remboursement des actes en nombre infini d'AMP, alors que le commun des citoyens n'y a pas droit», s'offusque le Pr Nadir. Autre problème soulevé par les praticiens lors de la table ronde organisée à l'hôtel Hilton, et non des moindres, reste l'absence d'une législation régissant le domine. «Un manque de contrôle flagrant de la pratique fait qu'il y a des disparités importantes entre les centres AMP en matière des tarifs. Cela va du simple au double. J'ai même entendu dire qu'une clinique privée facture l'intervention à 220 000 DA, c'est aberrant», constate le professeur. Par ailleurs, les spécialistes du domaine pointent un doigt accusateur vers «certains confrères qui ne jouent pas le jeu». «Des gynécologues envoient directement les patients à l'étranger pour une intervention d'AMP, alors qu'ils savent pertinemment que cela se fait dans les meilleures conditions ici.» Des pratiques qui visent, selon les intervenants, à dénigrer leur travail reconnu partout dans le monde. «A plusieurs reprises, des centres AMP étrangers ont renvoyé leurs patients algériens vers nos cliniques. Ils leur expliquent que ces dernières ont fait des progrès considérables dans le domaine et qu'une intervention à l'étranger revient plus chère pour les mêmes résultats», affirment les intervenants qui précisent que l'intervention en Algérie est la moins chère dans le monde. «En équivalence, cela fait 1 000 euros alors qu'une intervention à l'étranger revient à plus de 2 400 euros».