Paramètre n Les besoins du secteur en matière d'encadrement doivent constituer un élément déterminant dans l'ouverture de postes budgétaires afin de garantir une stabilité et un meilleur rendement pédagogique. Les employés du secteur de l'Education nationale ne cessent d'afficher, ces dernières années, leur mécontentement et leur inquiétude quant à la précarité de leur situation qui dure depuis plusieurs années de service, en qualité de vacataires ou contractuels. Les mouvements de protestation se sont accumulés depuis notamment le lancement du processus de réforme de ce système, en 2003. La titularisation des enseignants et autres fonctionnaires du secteur ont constitué l'une des principales revendications des protestataires. Récemment encore, ce sont les enseignants contractuels, «mobilisés» en 2003 afin de couvrir le manque d'encadrement pédagogique dans l'enseignement de tamazight, qui ont observé une grève de la faim devant la maison de la presse Tahar-Djaout pour faire entendre leur revendication de titularisation. Leur mouvement a été payant, puisque le premier responsable du secteur, Boubekeur Benbouzid, a ordonné leur nomination officielle. Quelques jours après, ce fut le tour des enseignants de langue arabe et des adjoints d'éducation, toujours de la wilaya de Bouira, de procéder de la même façon pour exprimer leur marasme. Ces derniers qui ont servi durant plus de 14 ans en qualité de contractuels, se sont vu refuser le renouvellement de leurs contrats par la direction d'éducation de la wilaya. A l'origine de cette situation de détresse et d'instabilité que vivent aujourd'hui des centaines d'enseignants, l'insuffisance du nombre des postes budgétaires ouverts par la tutelle. Pour le porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Redouane Osmane, le manque de postes budgétaires dans ce secteur est estimé à 40 000, notamment dans certaines disciplines dont les langues étrangères et la philosophie. «Il faut comprendre que sur le total de 40 000 postes budgétaires existants actuellement, selon le ministre, un nombre important d'enseignants recrutés ne sont pas en face des élèves. Certains sont affectés vers des administrations, d'autres n'enseignent pas même s'ils occupent un poste budgétaire pour différentes raisons. La mise en disponibilité, le mandat électoral, longs congés de maladie… J'estime que la moitié des postes budgétaires est prise par des gens qui ne servent plus dans nos écoles», explique-t-il. Pour lui, certaines régions du pays accusent un manque flagrant d'enseignants. «A l'intérieur et au sud du pays, plusieurs établissements scolaires fonctionnent avec un effectif enseignant, dont la majorité est contractuelle ou vacataire. Le ministre doit demander le doublement du budget de fonctionnement afin de permaniser tous ces enseignants et éviter la médiocrité, car il ne faut pas s'attendre à un rendement satisfaisant de la part d'un enseignant qui n'a aucune certitude quant à son devenir», souligne encore notre interlocuteur. C'est dire que les besoins d'encadrement pédagogique doivent aussi constituer un élément clé dans le nombre de postes budgétaires à pourvoir afin de mettre un terme à cette situation de précarité dans un secteur aussi névralgique.