Lorsqu'il s'agit de l'ouverture d'un poste budgétaire dans l'un des secteurs relevant de la fonction publique et dans le souci de garantir une chance égale à l'ensemble des chômeurs, le recrutement se fait par voie de concours. Comprendre par chômeurs, ceux qui n'ont pas un poste de travail confirmé, les vacataires et contractuels y compris. Les anciens «travailleurs non confirmés» doivent aussi passer par cette voie inévitable, ce qui leur paraît injuste puisqu'ils ont déjà occupé le poste depuis quelques années. «On nous appelle pour combler les vides et quand un poste budgétaire est ouvert, nous sommes obligés de passer le concours comme tous les autres. Si je ne réussis pas aux épreuves, je perdrai même mon poste de vacataire… c'est de l'injustice», regrette Saïd, un employé «provisoire» dans une administration locale à Chéraga. Djamila, employée dans la même structure, intervient : «j'ai déjà perdu mon travail dans une administration car je n'ai pas réussi au concours. Un nouveau diplômé occupe actuellement le poste parce qu'il est simplement épaulé et non pas plus compétent que moi.» «Les dispositifs de l'emploi temporaire relèvent de l'hypocrisie. Si on n'a pas besoin de travailleurs, il ne faut pas donner un faux espoir à ces jeunes qui voient leurs rêves s'évanouir dès qu'un concours de recrutement est annoncé. Etre chômeur vaut mieux que de perdre son temps à se faire des illusions…», commente un responsable dans un ministère sous le couvert de l'anonymat.