Lueur Serait-ce cette lumière tant espérée au bout du tunnel ? Le sommet, prévu les 5 et 6 décembre prochains à Tunis, promet, outre ses retombées escomptées sur la coopération entre les pays de la Méditerranée occidentale, de réactiver la construction maghrébine. C?est la première fois que les dirigeants des cinq pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Libye, Mauritanie, Tunisie) vont pouvoir se réunir en tant qu?entité à part entière avec leurs homologues d?Europe du Sud (France, Espagne, Portugal, Italie et Malte). À la veille de ce premier sommet euroméditerranéen, né d?une proposition de la France qui a pris acte, avec la déclaration de Rome de 1990, d?une probable rencontre entre Sa Majesté Mohammed VI et le président Abdelaziz Bouteflika, également à l?ordre du jour. Rencontre sur laquelle beaucoup fondent de l?espoir pour une normalisation des relations entre Rabat et Alger, en net désaccord sur la question du Sahara occidental, pierre d?achoppement pour la mise en ?uvre de l?Union du Maghreb arabe (UMA). Ils sont nombreux aujourd?hui à dire que la construction maghrébine devrait passer par le règlement du conflit sur le Sahara et un rapprochement entre le Maroc et l?Algérie, deux pays dont le rôle est crucial à toute avancée de l?édifice maghrébin. Ce premier sommet, qui intervient après une nouvelle crise maroco-algérienne consécutive au récent rapport partial de l?ONU, suivie d?une campagne diplomatique marocaine auprès des différents membres du Conseil de sécurité, promet de surmonter l?échec en juin 2002 d?un sommet de l?UMA paralysé depuis près de dix ans en raison du conflit sur le Sahara occidental. Le reste des initiatives, pouvant découler du sommet, est donc conditionné à la perspective d?un rapprochement entre le Maroc et l?Algérie que la France et la Tunisie se proposent de faciliter. Ce sommet offre également une opportunité de rapprochement entre les deux dirigeants de France et de Libye, le président Jacques Chirac et Kadhafi, en litige sur la question restée pendante de l?indemnisation par Tripoli des victimes de l?attentat du DC-10 d?UTA. Cet attentat, rappelons-le, avait fait 170 morts de 17 nationalités, dont 102 Africains et 54 Français, en 1989, au-dessus du désert du Ténéré (Niger). À l?ordre du jour du Forum 5+5, figurent, par ailleurs, des questions se rapportant à la sécurité et à la coopération entre les pays de la Méditerranée occidentale. On peut citer, entre autres, la lutte antiterroriste, cette question promettant d?occuper d?autant plus de place puisqu?aussi bien les pays d?Europe que les maghrébins sont touchés par ce fléau. A cela il faut ajouter la question épineuse de l?émigration clandestine, sans oublier les «coopérations renforcées» dans les domaines de l?énergie, de l?eau, des transports et des technologies de l?information. Vaste programme?