Le 15 janvier, la vigie annonce la terre, à 5 heures du matin. La même vigie va lancer un autre cri : c'est l'Espagne. Le capitaine croit également qu'il s'agit de l'Espagne et demande que l'on prenne à bâbord. La manœuvre est exécutée. En fait, si c'est l'Espagne qui vient d'être vue, la terre aurait disparu à bâbord… Or, voilà qu'on l'aperçoit encore et elle semble très large ! C'est alors que le capitaine comprend qu'on ne vient pas de passer devant l'Espagne, mais les … côtes africaines ! On devait savoir plus tard qu'un autre bateau de l'escadre qui accompagnait «le Banel» avait commis la même erreur, poussé par le vent, mais son capitaine, s'étant rendu compte de l'erreur, a aussitôt manœuvré à tribord, ce qui l'a éloigné des côtes africaines. Le capitaine du «Banel» a la même réaction, mais le matelot chargé de la manœuvre a le geste si brutal, que le gouvernail rompt. Le capitaine donne alors l'ordre d'opérer à tribord. Toutes les tentatives sont vaines et le bateau n'obéit plus. Déjà, il commence à pencher sur le côté et la situation commence à devenir alarmante. Le capitaine donne l'ordre de couper la mâture : le navire est aussitôt allégé, mais on n'arrive plus à le maîtriser. L'ordre est aussitôt donné d'abandonner le navire et de gagner la côte africaine.