Bourse Propulsé par la furie du business et le pouvoir des médias, le football se lance à l?assaut du XXIe siècle avec de nouveaux atouts, des espoirs, mais aussi des inquiétudes. Entre l?indécente et dangereuse folie des transferts, les coups de boutoir de l?arrêt Bosman, voire de la loi Maraja de la globalisation issue d?un ordre mondial dicté par les plus forts, le football cherche aujourd?hui sa place naturelle, son cadre sportif. Et puis, d?un coup, on est passé d?une récente époque délirante marquée par des salaires extravagants à une autre plus sobre de rigueur où des stars contemporaines comme Zidane ou Ronaldo suggèrent même une diminution de leurs propres salaires. Malgré cela, les appointements des footballeurs restent encore bien éloignés des revenus des stars de l?automobile, du golf ou de la boxe. Les vedettes de la NBA sont très loin devant les stars du ballon rond dont la somme perçue ou les montants de leurs transferts défrayent souvent la chronique. Et pourtant? Quand un Michael Schumacher équivaut à cinq Zidane, il y a de quoi relativiser. Les 15 millions d?euros de salaire annuel de Beckham (le joueur le mieux payé au monde) ou les 24 M d?euros de Zidane voire les 11,7 M d?euros de Ronaldo, impressionnants pour le commun des mortels, sont bien inférieurs à ce que peuvent encaisser en douze mois un Shaquil O?neal (Los Angeles Lackers), avec ses plus de 25 M d?euros ou un Kevin Garnett (Minnesota Timber Wolves) avec plus de 26 M d?euros. Le magazine américain Forbes, qui établit chaque année le classement des sportifs les mieux payés, montre que la position des footballeurs n?a pas véritablement changé puisque le meilleur d?entre eux pointe après la vingtième place. Cependant, ce classement intersports doit être nuancé : difficile, en effet, de mettre sur le même plan de revenus des sports individuels, tels que la boxe ou le golf, avec ces bourses astronomiques qu?un Lennox ou un De La Hoya parviennent à encaisser sur une seule réunion dans l?année et ce que représentent les gains des acteurs d?un sport collectif. Sauf que cette comparaison trouve sa signification lorsqu?on met en parallèle deux sports globaux que sont le football et le basket-ball. Une autre nuance de taille est à souligner : pour une grande partie des stars du football européen, les bulletins de salaire s?entendent nets d?impôts (notamment pour l?Italie et l?Espagne), alors que les sportifs américains reversent 46% de leur salaire au fisc. Ce qui laisse encore une belle marge pour les Kevin Garnett, Alan Parker ou autre Mourning.