Il y a peu de temps, l?aiguille du foot business européen s?affolait lorsque la concurrence faisait rage entre les différentes télévisions, lorsque l?arrêt Bosman avait entraîné un écrémage des meilleurs joueurs du monde dans les superbes écuries européennes et quand la flambée des transferts engendrait une inflation sans précédent des salaires. Puis vint le temps des vaches maigres : l?effondrement de l?empire Kirch en Allemagne, la faillite d?ITV en Angleterre, la fusion forcée entre Stream et Teleplu et le probable mariage de raison entre Bia Digital et Sogecable en Espagne. Tout cela a engendré la baisse des entrées des clubs, ce qui les a obligés à réduire leurs dépenses. A commencer par les salaires évidemment et les transferts qui demeurent les postes budgétaires les plus lourds. Selon les spécialistes, 80% des joueurs ont vu ou verront leurs fiches de paie maigrir et seuls 20% parmi les stars seront intouchables. Lors de leur dernière assemblée à Bruxelles, les clubs, formant le G14, avaient décidé de contrôler les coûts salariaux afin de dompter la courbe de l?inflation, ce qui confirme l?étendue de la crise du football dans le Vieux continent. En Italie, où les clubs sont les plus endettés, en Allemagne ou ailleurs, l?heure est à l?austérité. A titre d?exemple : la Juventus, championne d?Italie, et le Milan AC, champion d?Europe, ont réduit de 30% leur masse salariale. En France, l?OGC Nice, repêché de justesse par la Dncg la saison dernière, a vu ses joueurs sacrifier plus de la moitié, voire jusqu?à 80% dans certains cas de leur salaire. Cette saison, l?AS Monaco, vainqueur de la coupe de la Ligue et sauvé par le gong in extremis, adoptera la même rigueur. C?est la seule façon de remédier, dans l?immédiat, à cette situation en attendant des projets de loi, toujours en gestation, notamment pour dissocier les salaires des droits d?image.