«La critique : entre art et science» est l'un des thèmes traités lors de la première journée du colloque intitulé «Critique artistique : cinéma et télévision», organisé dans le cadre de la 5e édition du «Fennec d'or». À cet égard, la critique égyptienne Kheïra El-Bachlaoui, a estimé que la critique fait partie de la réalité cinématographique, car le cinéma est une invention scientifique en soi, alors que chaque élément du film reflète les théories scientifiques qu'il englobe. «On ne peut pas traiter, avec nonchalance, un film qui est une industrie, un commerce, un art», a dit la critique, ajoutant que le film est «une succession de réactions et de questions liées à la science». Le critique de cinéma doit s'armer de tous les outils scientifiques qui lui permettent de jouer le rôle d'intermédiaire entre le cinéma et le public, a-t-elle estimé. Mme El-Bachlaoui a déploré le fait que les critiques arabes «continuent à considérer le film comme un simple outil de promotion et négligent le message qu'il véhicule en tant que produit culturel». Le critique syrien Rafik Essabane a, de son côté, estimé que l'art et la science sont interdépendants quand il s'agit de la critique, ajoutant qu'en dehors de la spécialisation «chaque être humain renferme un critique qui tente d'arriver à l'équation qui lui permet de briser les murs qui entourent l'artiste lui-même». L'intervenant a reconnu l'absence de critique télévisuelle dans le monde arabe, estimant qu'il y a urgence en la matière. L'universitaire algérien Mohamed Ben Salah a, pour sa part, évoqué la réalité de la critique artistique en Algérie, considérant que l'absence de spécialistes en la matière a donné libre cours à une critique «infondée», pratiquée quotidiennement par la presse, ce qui influe négativement, selon lui, sur la création artistique cinématographique ou télévisuelle. Tout en affirmant la nécessité de la critique artistique, il a précisé que cela demande un haut degré de compétence et de professionnalisme voulant pour preuve «les nombreux travaux qui ont subi de graves entorses car critiqués négativement seulement ou négligés, ou complètement ignorés». Ainsi, la critique objective est seule susceptible d'assurer un produit artistique de qualité, tant recherché.