Résumé de la 1re partie n A minuit, histoire de lui faire une mauvaise farce, des jeunes gens laissent un pauvre musicien aveugle seul dans un château hanté... Or, voici qu'à l'heure fatale, une bande de sept femmes en grand voile blanc pénétra dans la salle où dormait l'aveugle. Elles le réveillèrent. «Tu es musicien ! dirent les sept sœurs. Continue à jouer, car nous aimerions danser !». L'aveugle sentit le parfum qui se dégageait d'elles. Il se mit à attaquer sa mandoline. Et il entendait le bruit cadencé que faisaient les bracelets (kholkhal) qu'elles portaient aux pieds, d'accord avec les temps de sa musique. «Puisque tu sais si bien jouer, dirent-elles, nerechkou'alik» (coutume de placer des pièces d'or au milieu du front des musiciens ou des danseurs pour les récompenser). L'aveugle se sentait touché au front et entendait tomber dans son plateau ce que les danseuses y jetaient. Il continuait donc à jouer de son instrument avec ardeur. A l'aurore, les sept sœurs lui dirent : «Reste dans le bien ! Tu nous as bien fait danser !» Et l'une après l'autre, elles se retirèrent. L'aveugle palpa alors le contenu de son plateau. C'étaient des épluchures d'oranges. Il sourit avec indulgence et se remit à dormir. Mais, au matin, lorsqu'il voulut prendre son plateau sous son bras pour s'en retourner, il était très lourd car les peaux d'orange s'étaient transformées en louis d'or. Il en fit un solide paquet et repartit avec son bâton, à tâtons jusque chez lui. Les jeunes garnements, furieux, arrivèrent : «Ya Baba ! Comment as-tu passé la nuit ? — Je n'ai jamais eu une nuit pareille ! De belles femmes chargées de bijoux m'ont rendu visite. Elles ont dansé au son de ma mandoline toute la nuit... Et maintenant, ma fortune est faite. Je n'ai plus besoin de vous...»