Résumé de la 2e partie n Son père réserve à Chloé une surprise après la cérémonie religieuse qui se déroule à la chapelle du château... Sur les bassins du château une féerie nautique apparaît dans les lumières et les feux d'artifice. Puis les habitants du domaine viennent exécuter des danses traditionnelles dans les costumes d'autrefois. — Et maintenant, une farandole ? Xavier de Thornweld, le frère du marié, vient de lancer cette proposition. Aussitôt toute la jeunesse qui assiste à la fête se lève et une chaîne se forme. Deux violons mènent la danse et la file des danseurs s'élance. Les rires et la musique résonnent dans la cour intérieure. Après avoir parcouru les grandes salles du rez-de-chaussée, Xavier et la troupe s'élancent dans l'escalier de marbre orné d'armures centenaires. Main dans la main, danseurs et danseuses gravissent les marches construites pour d'autres ambiances. ChIoé est là, au milieu de la farandole. Elle est entraînée, solidement tenue par les mains de deux officiers du régiment de Gerhardt. Elle est un peu essoufflée et, sans se rendre compte de rien, elle suit le mouvement échevelé des joyeux danseurs. Chloé ne voit plus très bien où elle se trouve. Le château est si grand, il comporte tant de salons et de galeries. Chloé appelle son tout nouvel époux : Gerhardt ! Où es-tu ? Gerhardt ! Mais sa voix se perd parmi les rires et la musique qui résonne sous les voûtes. Soudain, Chloé sent que les mains qui l'entraînaient viennent de la libérer. Son voile blanc qui flottait derrière elle s'est rabattu sur son visage. Elle a du mal à s'en défaire. Quand elle y parvient, elle voit la farandole qui s'éloigne et redescend le grand escalier de marbre. On dirait que toute la noce l'abandonne. C'est alors que Chloé de Thornweld réalise où elle se trouve. Elle est dans la chambre de la Pythie. Cela fait des années qu'elle n'y a plus mis les pieds. La pièce n'a pas été incluse dans les festivités. Aucun lustre n'est allumé, aucune bougie dans les candélabres. Est-ce pour cela que la noce a reculé ? A-t-elle été repoussée par quelque horrible malédiction millénaire ? Chloé réalise qu'elle est seule face à l'effrayant tableau. Malgré la pénombre, elle distingue parfaitement les sourcils froncés, le faciès masculin, les muscles énormes de la voyante mythologique. Il lui semble que la bouche et les dents de loup du tableau sont encore plus énormes que dans son souvenir. Chloé n'a pas le temps de réfléchir. Soudain, les lourds battants de la porte de chêne qui mènent vers l'escalier se referment. Chloé est prisonnière de la Pythie. Elle se précipite vers la porte et commence à frapper frénétiquement sur les gros panneaux de chêne. — Ouvrez-moi ! Ouvrez-moi ! Au secours ! Mais, de l'autre côté de la porte, elle n'entend que les rires de la noce. Plusieurs jeunes officiers s'appuient de toutes leurs forces sur les battants sculptés pour empêcher Chloé de sortir. Quelle bonne farce ! Faire un peu peur a une jeune mariée ne peut que lui faire du bien. Elle sera plus frissonnante tout à l'heure dans le grand lit à colonnes qui l'attend dans un autre château. D'un côté Chloé de Thornweld, épouvantée, de l'autre des jeunes gens et jeunes filles enchantés de leur plaisanterie. Mais le prince surgit. Il comprend d'un seul regard. — Vous avez enfermé Chloé dans la chambre de la Pythie ! Libérez-la immédiatement ! C'est à ce moment que retentit un fracas impressionnant de l'autre côté de la porte. On ouvre en toute hâte. Hélas, il est trop tard. Chloé de Thornweld gît à terre, morte. Sa tête ensanglantée a été fracassée par l'énorme cadre de bois doré de la Pythie. Le tableau s'est décroché, Dieu sait pourquoi, après être resté quatre cents ans en place.