Planches n Oubliez Hiroustrat est l'intitulé de la nouvelle production théâtrale du théâtre national dont la générale est prévue le 28 décembre, à Ouargla. Adaptée du texte de Grégorie Gorine et mise en scène par Haïdar Ben Hassan, la pièce revêt un caractère mythologique. «C'est l'histoire d'un homme, Hiroustrat, qui, dans une cité grecque, en 356 avant l'ère chrétienne, a mi le feu à un temple de la divinité Artémis. S'ensuivit un décret royal interdisant aux citoyens d'évoquer le nom de Hiroustrat», a expliqué le metteur en scène, hier, lors d'une conférence de presse dimanche au théâtre national, ajoutant : «La question est de savoir s'il est possible qu'une autorité politique – ou encore religieuse – puisse agir sur la mémoire collective, la contrôler et l'orienter selon les besoins du moment.» Car pour le metteur en scène, la mémoire reste indélébile, puisque «l'individu révèle l'homme, et l'acte nourrit la mémoire, celle de l'homme, de l'humanité», a-t-il expliqué. Et de poursuivre : «La pièce s'avère un travail de mémoire.» Le metteur en scène a, en outre, expliqué que la pièce qui s'inspire de la mythologie grecque relève d'autres interrogations, à savoir l'acte commis par Hiroustrat relève-t-il de la bêtise humaine, donc du vandalisme ?, ou bien serait-il un fait prémédité, donc politiquement calculé ? S'exprimant ensuite sur la scénographie, Haïdar Ben Hassan a déclaré que la pièce, à l'origine, s'organise sur trois niveaux. Elle se déroule dans trois espaces : la cour, le tribunal et la prison. Il se trouve que pour faire des économies sur la composition spatiale en vue de mieux gérer le déroulement et l'évolution de l'action, le metteur en scène a jugé préférable de réunir les trois décors dans une seule situation, voire une unité scénique, créant ainsi une représentation métaphorique de la configuration spatiale. Haïdar Ben Hassan a également expliqué que la scénographie, qui se base sur la lumière pour mieux mettre en situation l'action et illustrer la dramaturgie, se veut une topographie de conflit. «C'est un jeu de confrontation et notamment d'adversité que je mets en scène», a-t-il dit. Il est à souligner que la pièce sera jouée en langue arabe classique. Elle sera interprétée par un aréopage de comédiens – de jeunes talents comme d'anciens dans le métier. Sept comédiens monteront sur scène. «La particularité de cette pièce est qu'elle ne comprend pas de protagonistes campant des rôles principaux, ou des comédiens incarnant des personnages secondaires», a-t-il relevé. «Il n'y a pas de héros ; la notion même de héros n'existe pas, a-t-il poursuivi, mais tous ces protagonistes occupent des rôles importants», parce que chacun évoque, raconte une situation où il est inscrit et où il évolue ; et toutes ces différentes situations dites, présentées, décrites se réfèrent les unes aux autres. Elles se complètent.