“Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on est meilleurs que beaucoup d'autres secteurs, surtout que le notre revient de loin et évolue malgré les conditions climatiques défavorables que vous connaissez". M. Saïd Barkat, ministre de l'Agriculture et du Développement rural ne cache pas sa satisfaction des résultats obtenus par ses services et à travers toutes les actions d'assainissement engagées dans le cadre du Plan national du développement agricole et rural, PNDAR, en particulier. Enumérant les 1 059 000 emplois créés par son secteur, le nombre d'exploitations agricoles récupérées et rattachées à la démarche du PNDAR, qui a atteint les 387 000 exploitations ainsi que le taux de croissance du secteur qui a été porté à 4,4% en 2006, contre 2,4 en 2005, le ministre justifie l'hommage que le président de la République a rendu récemment à son département pour tous les efforts fournis. La grande fierté de Barkat est celle d'avoir réussi à accomplir un énorme exploit sur le plan de l'augmentation du potentiel agricole : 528 500 ha de terres agricoles ont été mises en valeur. A cela s'ajoute, en matière de rationalisation d'utilisation des ressources, plus de 177 200 ha de terres irriguées. Les investissements sont tout aussi importants. "La plantation arboricoles et viticoles a atteint elle aussi 500 000 ha. Ce n'est pas la moindre des choses non plus", souligne le ministre de l'Agriculture. La réunion semestrielle d'évaluation du secteur, à laquelle ont pris par les partenaires du secteur des autres départements, organisée hier, et dont les travaux se poursuivent encore aujourd'hui, porte sur l'évaluation du PNDAR à travers les principaux indicateurs du bilan 2006 et l'analyse des orientations pour l'année 2007. Les indicateurs portent donc essentiellement sur l'emploi, la protection des ressources, l'augmentation du potentiel et la rationalisation de l'utilisation des ressources essentielles. Quant aux programmes, les projets et les investissements en cours ont été confrontés aux performances enregistrées pour en tirer des prévisions. L'ambitieux projet de plantation de 1 million d'oliviers, couvrant une superficie globale de 5 000 ha s'affiche en vedette. Le programme de développement de l'oléiculture en intensif dans les régions sahariennes et steppiques a été entamé, pour rappel, par le projet de la wilaya d'El Oued, et est actuellement réalisé à 90%, soit par la plantation de 900 000 oliviers, couvrant 2 500 ha. Ainsi, sur la base du succès de cette expérience d'El Oued, un autre programme a été arrêté devant couvrir 3 000 ha dans 15 autres wilayas. Les cadres que certaines insuffisances subsistent toujours, à l'exemple de la production de la tomate industrielle, de la pomme de terre, et de la collecte du lait. Mais, grosso modo, une amélioration générale, quoique insuffisante, a été rendue possible grâce à ces efforts. Dans le cadre de la préparation de la loi de finances 2007, un montant de 75 milliards de dinars a été dégagé au profit du secteur de l'agriculture pour le suivi de ses programmes. 50 milliards de dinars seront injectés aux différents fonds (la décision n'est pas encore notifiée) ; 21 milliards da seront affectés au fonctionnement alors que 4,2 milliards de dinars seulement sont destinés aux équipements. L'objectif majeur pour l'heure est d'arriver à l'autosuffisance, baisser la barre des importations, et réduire la facture des produits alimentaire que "l'augmentation des prix, sur les marchés internationaux ne rend pas facile, malheureusement", remarque toutefois Barkat. Pomme de terre, tomate industrielle et lait… les insuffisances sont ailleurs ! "La facture du lait doit baisser. Nous avons besoin de 3 milliards de litres par an. Nous en produisons 2 milliards actuellement mais le problème reste entier puisque, entre temps, les prix ont monté dans les marchés internationaux", remarque Barkat qui ajoute, en se félicitant de disposer d'une capacité de 1 million de m3 qui sont placés près des lieux de productions, en plus. Le ministre évoque toutefois, à ce propos, le manque de la maîtrise de la technique du froid, ce qui rend l'intervention des organismes et universités plus que souhaitable. Concernant la pomme de terre, les cadres du ministère de l'Agriculture accusent "à mi-voix" les autres, les réseaux de distribution en l'occurrence. "La superficie plantée de la pomme de terre est passée de 1000 ha en 1999 à près de 6000 ha en 2006 ayant permis une production de 150 000 tonnes. Mais, le problème reste entier. De toute façon, notre objectif est, pour l'heure d'atteindre 10 000 ha dans les deux années à venir pour pallier au plus vite à ce problème de pénurie, et de cherté de la pomme de terre", observe quand à lui, M. Assebah, responsable au Plan de développement agricole et rural. Quant à la tomate industrielle, ce cadre du ministère de l'Agriculture explique que la régression a été enregistrée partout autour de la Méditerranée mais que le problème a été accentué par les différends existants entre producteurs agriculteurs et transformateurs industriels.
Badr-promoteurs agricoles : la fin d'une crise Parmi les 1 025 000 exploitations agricoles qui ont été recensées et ciblées par les différents programmes d'assainissement, Saïd Barkat est revenu pour indiquer que "387 000 exploitations ont intégré volontairement, avec une incroyable spontanéité le PNDAR. Ce qui est le plus encourageant est que 251 000 exploitations sont aujourd'hui en mesure de se passer de nos services et de se prendre en charge elles-mêmes. Elles peuvent même intégrer le secteur bancaire". Dans le même ordre d'idées, le ministre de l'Agriculture se réjouit d'informer l'opinion publique, les promoteurs et les cadres de son secteur que la tension qui a toujours caractérisé les rapports entre son département et la Banque algérienne de développement rural a finalement trouvé un dénouement. En présence du ministre des Finances, nous avons achevé de rédiger et de signer une convention avec cette banque. "Plus aucun problème ne subsiste entre nous aujourd'hui. La banque est prête à financer les projets de tous les promoteurs sollicitant des crédits, elle est prête à faire confiance même en les petits éleveurs". Tant mieux…