Résumé de la 13e partie n Cynthia est décidée à aller jusqu'au bout et prouver son innocence. «Pourquoi Ned Creighton a-t-il menti ? C'est là le nœud central de toute l'affaire. Il connaissait à peine Cynthia. Pourquoi a-t-il tout mis en œuvre pour qu'elle soit accusée du meurtre de son beau-père ? Stuart Richards avait beaucoup d'ennemis. Le père de Ned, à une époque, avait été en relations d'affaires avec Stuart et ils s'étaient brouillés, mais Ned n'était alors qu'un gamin. Ned était un ami de Lillian Richards. Lillian a juré qu'elle ignorait l'intention de son père de modifier son testament, qu'elle avait toujours su qu'elle hériterait de la moitié de sa fortune et que l'autre moitié irait au collège de Dartmouth. Elle savait, avait-elle dit, que Stuart s'était montré bouleversé en apprenant la décision de Dartmouth d'accepter des élèves de sexe féminin, mais elle ignorait que cela ait pu le conduire à changer son testament et laisser la part de Dartmouth à Cynthia.» Alvirah arrêta le magnétophone. Quelqu'un avait sûrement calculé que le jour où Cynthia serait inculpée du meurtre de son beau-père, elle perdrait ses droits à l'héritage et que Lillian bénéficierait de la totalité des biens de son père. Lillian avait épousé un New-Yorkais peu après la fin du procès. Elle avait divorcé à trois reprises depuis. Il ne semblait pas qu'elle ait eu la moindre idylle avec Ned. Restait le restaurant. Qui avait financé Ned ? Willy rentra dans la maison avec les filets de bluefish qu'il avait préparés sur la terrasse. «Encore sur cette affaire ? demanda-t-il. — Hm-mmm.» Alvirah souleva l'une des coupures de presse. «La cinquantaine, cheveux orange, genre pot à tabac. Cette description aurait pu me convenir il y a douze ans, non ? Tu sais très bien que je ne te traiterais jamais de pot à tabac, protesta Willy. — Je n'ai pas dit ça. Je reviens dans une minute. Je veux parler à Cynthia. Je l'ai vue rentrer chez elle, il y a un instant.» Dans l'après-midi du lendemain, après avoir expédié Willy à une autre partie de pêche, Alvirah fixa sa broche soleil à sa robe violette toute neuve et se rendit avec Cynthia au Mooncusser à Barnstable. En route, elle fit répéter son rôle à la jeune femme. «N'oubliez pas, s'il est là, montrez-le-moi tout de suite. Je ne cesserai pas de le fixer. Il vous reconnaîtra. Il est obligé de venir vers vous. Vous savez quoi dire, n'est-ce pas ? Oui.» Etait-ce possible ? se demanda Cynthia. Ned les croirait-il ? Le restaurant, un majestueux édifice blanc dans le style colonial, se dressait au bout d'une longue allée sinueuse. Alvirah embrassa du regard le bâtiment, les jardins parfaitement dessinés qui s'étendaient jusqu'au bord de l'eau. Très, très coûteux, dit-elle à Cynthia. Il n'a pas démarré cet endroit avec trois sous.» Des faïences Wegwood bleu et blanc décoraient la salle à manger. Les tableaux aux murs étaient magnifiques. Pendant vingt ans – jusqu'à ce qu'elle et Wily gagnent à la loterie Alvirah avait fait le ménage tous les mardis chez Mme Rawings, dont la maison ressemblait à un musée. Mme Rawings adorait raconter l'histoire de chaque tableau, précisant combien elle l'avait payé et, avec jubilation, combien il valait actuellement. (à suivre...)